vingt-deux ans, wexford.
tout d'irlande.
€€, perdu d'une fac à l'autre, modèle à ses heures perdues. (fuir la tradition familiale de la pêche)
cherche sans savoir et tu trouveras au détour d'un hasard. (pansexuel).
soudés dans le deuil. vide béant à ses côtés, jumeau ravagé par la mer.
toujours.
trouver un cliché authentique en noir et blanc. dormir à la pleine lune. se laisser aller sur de la musique.
erebus, aux ténèbres éponyme. quelques lettres qui déjà précipitent l'individu dans ses chaos intérieurs. une réalité irréelle et éthérée, sans début ni fin. il ne sait pas où il va. avance là où toutes les lumière s'éteignent, pour brûler de sa propre lueur. erebus distant, erebus dansant, erebus que personne ne suit plus. une dualité exacerbée, depuis qu'il n'y a plus que lui. se brûlera à voler trop près du soleil un jour, se perdra dans le sombre crasseux le lendemain, gare à quiconque tente de le suivre. choyer sa solitude, c'est se risquer aux affres de l'éloignement. mais embrasser l'humanité, c'est se perdre de mondanités. depuis tout petit, il s'arrache aux images qu'on veut lui donner - lui-même en premier - et se façonne à l'éclat d'un original. peut-être fondamentalement égoïste, à glorifier ses rêveries. surtout, terriblement désespéré. même s'il a appris à s'asseoir sur ses douleurs et les contempler comme on s'abîme dans les yeux d'un amant, c'est sa peur qui le meut. celle de ne jamais trouver de quoi combler ce vide dans lequel il ne peut s'empêcher de tomber.
dawn.
en moi les roses épineuses que nous cueillions
et nos rêveries - leurs éclats sur les pétales gorgés de rosée
on les accueillait à nos doigts avec le goût de l'interdit
te souviens-tu des rosaces blanches sur les vanilles glacées de maman ?
elle les appelait chantilly - je les préférais auréoles d'ange
tu coupais court à l'échange par un doigt gourmand
papa faisait le gros dos quand... mais oui, tu sais, les algues
elles s'empêtraient inextricablement, parfois, dans les filets aux abords des côtes
nous nous occupions de les dépouiller - moi, ennuyé; vous, consciencieux
tu m'avais photographié un bleuet en main, dans les champs dorés d'été
et moi, j'avais souri au dernier moment, porté la fleur à la tempe
elle était belle, la pellicule de l'instant volé - belle comme un soleil
certains disaient que seule la mer nous offrirait des chrysanthèmes
que nous ne connaissions qu'elle et qu'elle seule était notre amante
vous tous, souriiez à cette belle pensée - nous ne savions pas, à l'époque
est-ce le lot de tout adolescent de se sentir fleurir en défaillance
à peine bouton et déjà fané, au creux de mes bizarreries
je ne trouve écho qu'en toi, miroir parfait à mes discordances
maman voit mon attrait pour la photographie comme des lierres
dans lesquelles je m'empêtre inextricablement - futiles passions
déraison quand le corps s'écharpe aux désirs des yeux avides
mais maman, si les appareils photos étaient si cruels
pourquoi flirter de si près avec eux en leur contant mes histoires
pourquoi, leur faire confiance, là où personne n'a jamais dit la vérité ?
ce jour-là, maman t'avait dit, s'il-te-plaît, reste soigner blodwyn
elle était malade et le reste de la famille s'occupait du magasin
je m'étais proposé pour te remplacer, et, reconnaissant, tu es parti
et tu es parti comme tu en avais l'habitude
sans un bruit, avec ton coeur de belladone
mais la fuite fut chaotique, brutale, venteuse
jamais la mer ne nous aura rendu ton corps à pleurer
j'ai craché mes désespoirs dans ses écumes, avant le cimetière
le carmin des roses a saigné à blanc ton cercueil vide
une dualité dont je ne perçois plus la saveur que dans la solitude
mes cris, dans la nuit, ils résonnent creux, et insensés, et vides
mes rigoles de peine laissent percer l'absinthe de mes mots
nous nous alignons parfois sur les berges boueuses, entre les fougères
esprits perdus, sans un mot - comme tu appréciais le silence, autrefois
parfois, un sanglot muet, un bras autour d'une épaule. et puis le calme
hier, j'ai posé sous l'objectif pour la première fois depuis... depuis
mes mains se jouaient d'une pivoine quand elles ont lâché mes maux
ça m'a fait du bien, de conter d'autres histoires que la tienne
je ne le regarde plus, mon bureau, les dossiers s'entassent
pèles-mêles, les paperasses de la fac s'échouent sur le bois
et, à l'ombre de son écrin, repose là, un bleuet
en vrac — deux cafés sur la journée au minimum. (+) il a rêvé avoir un perroquet, étant petit, bien qu'on le lui ait toujours refusé. monter sur le pont avec l'oiseau sur l'épaule, tel un pirate, était sa plus grande ambition. encore aujourd'hui, il se dit qu'un jour, il fera de la place chez lui pour un ami à plumes. (+) du genre à débattre dans des discussions d'opinion jusqu'au bout de la nuit. fervent défenseur de la cause lgbtq+, il n'a jamais cherché à cacher son orientation ni son style quelque peu androgyne, que du contraire. (+) le désordre de ses affaires à l'image de celui dans sa tête. refus buté et enfantin de s'y plonger. c'est qu'on finirait par se faire manger par le chaos. (+) profondément mélancolique. la tête à l'ouest, qu'on croirait. à parler d'âmes et d'essence. s'asseoir sur le rivage pendant des heures et s'y noyer, pour ne revenir qu'encore un peu plus mort sur la terre des vivants. (+) erebus ne croit en aucun dieu, ni celui qui lui a donné son nom ni celui qu'on prie à l'église. et pourtant, il a cet espoir au fond de lui, que tout ça n'est pas bel et bien fini après le grand saut. ou la grande gorgée, s'il s'agissait de finir comme son frère. (quel hasard, que la divinité érèbe ait fini fleuve des enfers). (+) le nom de son jumeau a du mal à passer ses lèvres depuis l'accident. d'ailleurs, il n'est pas le seul. mais on n'est pas du genre à enterrer un coffret vide et faire comme si de rien n'était, dans la famille, pas plus qu'on a commencé à jeter les verres à travers la pièce et chercher un coupable à pendre au mur. chez les lunaigh, le foyer est plus solide encore, sous la flamme du deuil. (+) déjà autrefois, erebus avait du mal à monter sur un bateau, répulsion instinctive pour l'activité familiale, la pêche. il a toujours préféré les fourneaux et la confection de produits finis que de s'occuper des filets. et depuis que seamus a disparu en mer, il refuse catégoriquement de remettre un pied sur toute embarcation. pour le reste de la famille aussi, ça devient compliqué. (+) s'il a eu des difficultés à retrouver le chemin de la photographie, après l'accident, il s'y replonge dorénavant corps et âme, jusqu'à se faire maigrir à perte de raison pour un shooting. erebus a toujours affirmé que c'était sa façon à lui de raconter des histoires, de faire passer que des mots à travers une danse figée, un moment volé, un bout de vie épié. il pose souvent pour des particuliers, ou des locaux, pour des projets d'art de son université, bien qu'il essaie de s'aventurer dans des terrains plus professionnels à présent.
a.
nonante-six ans. et demi. belgique, naturellement.
prédéfini (), pré-lien (), inventé (), lien avec une victime (x). frère jumeau de
(bouh bouh je devrais avoir honte d'avoir à aller checker, même pas foutue de retenir le nom du frère).
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