(let's sing in the middle of the night)

T’as décidé d’un peu sortir de ta prison dorée Coline, ne serait-ce que pour quelques heures. Il faut bien dire que depuis que tu es ici, tu passes le plus clair de ton temps chez toi, à rêvasser, à te demander ce que tu pourrais bien faire dans cette ville que tu ne connais pas. T’as pas vraiment compris le départ de tes parents pour Wexford, cette petite bourgade bien trop différente de Dublin, ville que tu aimais tant et où tu étais reine. Personne ne vous connaît ici, vous n’êtes simplement qu’une famille de riche ayant racheté l’une des plus grosses villas de la ville côtière irlandaise. D’une part, tu sais que tes parents ont voulu fuir l’acharnement médiatique de ces derniers mois et tu les comprends. Mais tu ne cesses de te dire que ce n’est pas ça qui va faire retomber la menace et les ragots. Et tu soupires légèrement, lorsque tu pousses la porte d’entrée pour mettre ton nez dehors. Sac en bandoulière sur ton épaule et mocassins à tes pieds, tu n’es vêtue que d’une petite blouse blanche en dentelles laissant apercevoir la délicatesse de ton soutien-gorge, le tout surplombant un pantalon de couleur noir. Tu ne sais pas trop où aller ni réellement que faire, mais tu te laisses guider vers l’air marin. C’est de cette façon que tu arrives à la plage, et c’est tout aussi rapidement que tes yeux se posent sur un groupe de jeunes, non loin de toi. T’as curiosité l’emporte encore un peu plus lorsque tu entends le son d’une guitare jouant l’un de tes morceaux préférés des années 80. Tu replaces ton sac correctement et tu te diriges vers le groupe. C’est là que tes yeux se posent sur ce garçon et d’un coup, ton corps frémit. Tu restes à l’écart, tes yeux ne pouvant se détacher de sa silhouette. T'es comme fixée, incapable de bouger et tu te laisses bercer par sa voix mélodieuse.

Tu ne la pas revue, depuis cette soirée où tu étais un peu venu les mains dans les poches, l'affront suprême de ne pas avoir eu d'invitation. Mais la maison des Garrison avaient, il te semble, été mise en avant pour tous. Alors t'avais foncé avec ta bande de joyeux lurons, sans trop de poser de question. Sans doute juste pour picoler sur le dos d'une famille de nouveaux riches qui s'installaient ici, histoire de bien se faire voir et profiter un peu. Loin d'imaginer que dans cette famille, tu tomberais sur cette belle gamine. Elle t'a littéralement retourné le bide, Ambrose. Tu sais pas pourquoi, pourtant elle n'avait rien de spéciale, d'après ses potes. Mais toi, tu trouvais. T'as jamais été très difficile, pour choisir des filles. Bon après, t'aimes pas vraiment les bimbos, les trop maquillés, les filles qui rient fort pour rien. T'as un style plutôt standard de fille simple, qui se prennent pas la tête mais souvent avec un caractère assez fort. Tu savais pas qui elle était, cette petite, mais tu étais déjà sur que c'était une Garrison. Y'avait pas d'autres solutions, tu connaissais cette ville comme ta poche.

T'y penses souvent, Ambrose. Tu songes à ce baiser volé, qui au final mettais un peu à mal ton couple, même s'il battait clairement de l'aile. Tu as pas fait le premier pas cette fois. Tu sais pas, mais tu l'avais quand même voulu, ce baiser. Mais elle ne t'a même pas donné de numéro, de prénom, rien. T'es parti, presque la queue entre les jambes. Expression littéraire mais portant tout son sens. Même si physiquement parlant, cela n'avait pas forcément été le cas. T'es là ce soir, après pas mal de jours de silence radio, de toute manière tu ne t'attendais pas à ce qu'elle vienne se pointer devant ta porte. Non, elle te connaissait pas non plus et cela te paraissait bien gros. Tu es donc à chanter tes chansons, bercé par le bruissement des vagues, ton regard qui se porte sur les cieux ou quelques mouettes se mêlent à tes paroles. Y'a de l'ambiance, sur la plage. La petite piste qui avait été monté prêt des kiosques de la plage, tu savais que ton été serait pas mal ici. Ce soir,c'est un peu une avant première. T'es content d'être là, pour faire un été sans tourné, sans prise de bec avec tes confrères et surtout trop de dévergondages. Puis ton regard se repose sur la foule, alors que tes doigts se mouvaient sur les cordes de ta guitare. Soudain, tu en perds même une note, un mot. Tu la vois, là. Dans la foule, comme un fantôme venu le hanté. Tu sais pas si c'est vraiment vrai, mais t'y crois dur comme fer. Tu serais presque capable de tout stopper, histoire d'aller cette fois lui demander quelques comptes. Et un prénom.

Tu finis la chanson, les yeux rivés vers elle, essayant quand même de te concentrer sur ton titre. C'est pas évident. Tu prend une gorgée du gobelet de bière qui est à tes pieds, faisant signe à tes collègues que c'était l'heure de la petite pause. Sous les applaudissements de tes fans et des passants qui c'étaient stoppés, tu parles un court instant a quelques personnes, qui demandaient photos et autographes, avant d'essayer de te frayer un chemin vers la brunette qui hantait ton esprit. Tu prend presque peur, ne la voyant plus. Tu finis enfin par la voir prêt de la bordure, tu t'avances donc avec calme avant de te racler la gorge, histoire de montrer que tu étais là :
« Salut, la belle inconnue. » Lui lance-tu d'un air un peu amusé, avant de rajouter rapidement :
« J'espère que cette fois, tu vas pas fuir aussi vite que l'autre fois. » D'un côté, c'est vrai. Tu le penses. Tu as peur qu'elle t'échappes encore, donc tu espères. Tu sais pas trop ce que tu espères, car t'es pas seul, dans ta vie. Mais tu es là, en face d'elle, contemplant son visage de poupée.

T'avais besoin de te rendre à la plage Coline. C’est tout simplement pour toi l’un des rares endroits où tu peux te poser et réfléchir sans être dérangée. Tu avais aussi envie de sortir un peu de chez toi, prendre l’air et découvrir cette ville qui était maintenant tienne. T’as encore du mal à t’habituer à ce changement, mais plus tu passes ton temps dans les rues, plus tu remarques à quel point Wexford possède un certain charme. T’as donc laissé ton instinct te guider vers le sable jauni de la plage, alors que lentement, le soleil se cachait derrière l’horizon. T’as besoin de calme, mais tu t’es laissée entraînée par cette musique que tu entends au loin. Les cris, les chants, mais surtout le son de doigt grattant sur les cordes d’une guitare et cette voix qui t’hypnotise et t’envoûte.

T’es bien étonnée de retomber sur cet homme Coline. Tu restes à l’écart de la petite foule qui s’est amassée depuis la scène mise pour l’occasion. Tu plisses légèrement les yeux, croise tes bras sur ta poitrine et tu laisses la voix mélodieuse du jeune homme se faufiler jusqu’à tes oreilles, faisant naître en toi une douce vague mélancolique. Ton regard finit par croiser le sien, lorsqu’une note saute et qu’il essaye tant bien que mal de se rattraper. Tu esquisses un léger sourire, presque fière de toi de l’avoir déstabilisé. Mais tu ne lui montres pas Coline que lui aussi, il te déstabilise. La chanson arrive sur sa fin, t’as vite remarqué à quel point il avait du talent. Ça te retourne l’esprit et le cœur. Et lorsque les dernières notes se font entendre et que les applaudissements viennent recouvrir le bruit des vagues, tu baisses la tête et tu t’éclipses, telle une voleuse. Comme une voleuse que tu as déjà été envers lui lorsque tu lui as dérobé ce baiser à la soirée de tes parents. Jamais t’aurais espéré le revoir, tu ne sais pas même son nom. Mais il est là, devant toi en cette soirée.

Tu fais quelques pas pour rejoindre le bord de la plage, demandant à l’un des kiosques de boisson une bière. On te donne une bouteille et tu prends place sur le bord du trottoir. T’as pas envie de te mêler à cette foule, car tu ne connais personne Coline. Pourtant sociable, t’es pas dans ta ville, t’es pas à Dublin. Alors t’oses pas faire le premier pas. Tu portes le goulot de la bouteille à ta bouche et tu bois une gorgée de bière. T’es vite interrompue par un raclement de gorge. Tu tournes la tête directement et ton cœur manque un battement lorsque tes yeux se posent sur lui. — Salut, bel étranger. T’as les yeux qui se plissent, malicieuse. Tu rentres instinctivement dans son jeu Coline. Tu ne prends pas la peine de te relever, tu portes juste la bouteille à nouveau à tes lèvres. — Je vais tenter de ne pas le faire, mais je ne te promets rien, tu hausses les épaules. Il est vrai que t’es enfuie sans rien dire lorsque tu as posé tes lèvres sur les siennes. Tu ne sais pas ce qu’il t’a pris ce soir-là, tu as eu comme une pulsion alors que depuis le début, tes yeux ne pouvaient se détacher de lui quand il avait le dos tourné. Tu essayes de te la jouer cool, alors qu’en réalité tu es mal à l’aise. — Moi c’est Coline. Et toi, Roméo ? T’ose enfin lui dévoiler ton prénom. Après tout, tu n’as rien à lui cacher. Tu ne le connais pas ce musicien. — Au fait, pas mal le concert. T’as vraiment une belle voix. Tu fais ça depuis longtemps ?

Tu ne dois pas faire ça, Ambrose. T'as déjà une copine, c'est vraiment pas bien de regarder une autre. Tu as jamais été infidèle, tu as jamais été voir ailleurs alors que tu flirtais avec quelqu'un. Tu as des principes, des valeurs qui parfois, faisaient bien rire tes amis, ta troupe de joyeux lurons. Oui, tu pourrais avoir toutes les filles que tu voulais, que cela n'étonnerait personne, vue que tu vadrouillais pas mal pour tes concerts. Mais non,t'es pas comme ça, Ambrose. Tu aimes pas voir des filles pleurer, des filles malheureuses et aussi cette sensation désagréable au fond du cœur, de la tête, qui te dirais : "tu es un connard, Ambrose. Tu mérites pas d'être avec une personne bien. " Mais oui, cela ne s'explique pas, les sentiments, l'amour, les petits crushs, coup de foudre. Tu sais pas vraiment si tu peux nommer la brunette qui se trouvait dans la foule, par l'un des adjectifs présents, mais il devait y avoir un petit quelque chose, une pointe d'attirance bien réciproque pour qu'une telle chose se passe. Mais quoi ?

Tu mets donc un terme à ce concert, même si il valait mieux pour toi que tu continues, que tu n'ailles pas là où tes envies te guidaient. Tu laisses donc un peu faire ses dernières, avant donc de te retrouver face à la jeune femme. Elle est belle, assise sur le trottoir, petite bière en main. Tu lui offres alors un sourire malicieux, avant donc de répondre :
« Ce serait bien stupide de le faire...» Oui, tu le pensais sincèrement. Tu n'avais pas spécialement compris pourquoi elle avait fuit de la sorte à la soirée. Peut-être qu'elle s'était rendue compte qu'elle avait merdé ? Où simplement car elle avait quelqu'un ou savait qu'il avait quelqu'un ? Non, il était surtout loin de la vérité, le pauvre Ambrose. Petite princesse du haut de sa tour, qu'il avait légèrement gravis pour y succomber et attraper au vol un baiser loin d'être chaste.
« Coline....Je me suis dis un tas de prénom mais j'étais réellement à côté de la plaque, tien. Moi c'est Ambrose. Ambrose Donnell. » Tu te dois de lui donner au moins ton nom complet. Tu savais le sien,alors autant être sur la même longueur d'onde , non ?

« Et bien, Coline. Ne serais-tu pas tombé sous le charme de ma voix ? En plus de mes lèvres ? » Tu la taquines une nouvelle fois, t'étais un peu comme ça aussi. Tu as toujours le sourire collé aux lèvres, pas trop quand même, histoire de montrer une proximité avec elle mais pas trop. Tu veux pas la mettre mal à l'aise.
« Assez, depuis le début du lycée, je dirais. » Tu réfléchis vaguement, mais effectivement, tes premiers pas dans le monde de la musique, cela remontait au moins au lycée. Cela avait demandé du boulot mais t'étais plutôt content d'où cela te menais. Tu cherchais pas la gloire et de faire juste tes concerts, tes tournés, cela était suffisant.
« Et toi alors ? T'es une passionnée de musique ? Où t'es juste venue me voir , après m'avoir reconnu en train de pousser la chansonnette ? » T'arrives pas à ne pas être taquin, à faire ce petit clin d'oeil excessif, mais toujours dans la rigolade.

Tu ne pouvais pas t’empêcher de le regarder alors qu’il grattait les cordes de sa guitare. Tu t’étais sentie comme hypnotisée envers  cet inconnu que tu avais pourtant embrassé quelques jours auparavant. Tu repenses souvent à ce baiser et en réalité, tu ne sais pas ce qu’il t’a pris. T’es pas comme ça Coline. T’es pas du genre à embrasser le premier venu. Tu t’es toi-même étonnée de tout ça. Mais dans tous les cas, ça ne t’a absolument pas déplu. Si tu pouvais recommencer, tu le referais. Car tu avais beau ne pas le connaître, il avait ce petit quelque chose qui t’attirait drôlement.

T’as pas mis longtemps à reculer de la foule une fois le concert terminé. T’as été choper une bière à l’un des stands encore ouverts à cette heure-là avant de t’asseoir sur le trottoir. Tu avais certes envie de te sociabiliser un peu, c’était d’ailleurs l’un de tes buts. Mais en voyant tout ce monde, tu as préféré te mettre à l’écart. Si quelqu’un a envie de te parler, alors cette personne viendra. Tu portes le goulot de la bouteille à tes lèvres avant d’en déguster le contenu. La fraîcheur et l’amertume de cette boisson te font un bien fou alors que le vent doucement commence à se lever en cette douce soirée. T’es assez étonnée t’entendre la voix du chanteur à tes côtés et malicieusement, tu lui souris. — Ah bon, pourquoi ça ? Je t’ai manqué ? T’es taquine Coline, ça a toujours été dans ta nature lorsqu’un homme te parlait de cette façon. Tu rentrais facilement dans son jeu, mais t’avais bien envie qu’il rentre dans le tien aussi. — Dis-moi, comment m’aurais-tu appelée .. Ambrose ? Tu restes assise, le regardant te surplomber. Tu bois une nouvelle gorgée de ta bière et tu l’écoutes te parler. Visiblement, lui aussi est d’humeur taquine. — Je dois bien avouer que tu as une très belle voix. Mais c’est surtout ton choix de musique qui m’a attirée. Je ne savais pas que c’était .. toi à vrai dire. Tu hausses les épaules, sincères. Il avait choisi de faire une reprise d’un tube des années 80', Time after time, l’une de tes chansons préférées de tous les temps que tu aimes écouter en boucle afin de te vider l’esprit.

— Si tu prenais place un peu ? Sauf si tu es attendu. On dirait que tes groupies ont envie de te voir, dis-tu en montrant d’un signe de tête le groupe de personnes se trouvant toujours devant la scène. — Tu vis de ta musique ? lui demandes-tu, essayant d’éviter sa question concernant ce fameux baiser d’il y a quelques semaines. T’es un peu mal à l’aise malgré tout de lui parler de ça, car t’as absolument aucune excuse. Tu ne sais pas pourquoi tu as fait ça. T’as juste senti comme une pulsion au fond de toi et tu l’as suivie. Ça faisait bien longtemps que tu n’avais plus croisé de garçon comme lui. Simple, sans prise de tête. T’étais entourée de riche à longueur de temps et ça t’énervait un peu Coline. T’as aucun centre d’intérêt commun avec tous ces gosses de riches. T’avais même pas réfléchi, au fait qu’il ait pu avoir une copine ou même une fiancée. Tu t’en fichais un peu, bien que t’aimerais pas te retrouver dans cette situation. — Dans tous les cas, j’espère ne pas avoir mis une petite copine en rogne. Tu oses malgré tout t’aventurer sur ce terrain. Car tu ne tenterais rien de plus s’il venait à être en couple. T’étais absolument pas ce genre de filles Coline. T’aimerais pas qu’on te rende cocu de la sorte. Voyant que ta bière est terminée et qu’Ambrose décide de rester debout, tu te lèves à ton tour, te retrouvant à sa hauteur, bien que plus petite. Cette douce proximité te met encore une fois mal à l’aise. Alors tu le contournes, baisant la tête. — Tu en veux une ?

Normalement, tu devrais être gêné, mal à l'aise car tu avais salement la sensation de tromper Ellie. Mais d'un côté...tu étais un mec seul, tu étais le seul qui semblait encore croire en l'espoir d'un couple vrai, d'un couple heureux. Mais Ellie était jamais là. Tu avais surtout eu de sales échos la concernant, ce qui te faisais bien réfléchir. Ce qui te faisais sans doute regarder quelqu'un d'autre, ce qui te faisais regarder cette fille, cette fameuse Coline Garrison. Puis franchement, oui. Tu lui trouves un petit quelque chose, tu la regardes, elle te regarde...Tu sais pas. Elle te fou le frisson jusqu'à l'échine, jusque dans le bout des orteils. Elle a un petit truc qui est indescriptible, en plus d'être mignonne, que t'arriverais pas à décrire. Mais elle te donnais envie de rester, ici, avec elle. A défaut de faire ton petit concert en plein air. Au pire..tu avais déjà la gorge qui pique, donc c'était temps de prendre une pause.
« Possible. » Tu gardes un petit sourire en coin, avec le petit clin d'oeil enfantin qui vint rajouter un peu plus de suspens à la situation. Te manquer, peut-être pas. Tu ne la connaissais pas, donc tu ne pouvais dire une telle chose. Mais oui, tu avais grandement songé à elle, tu avais pas arrêté d'y penser même.
« J'aurais bien imaginé genre Sarah, Emma ou encore Julie. Va savoir ! » Tu ris légèrement, bien à côté de la plaque. Faut dire qu'il est toujours difficile de nommer une personne et de tomber juste. Il y en avait tellement, des prénoms.
« Et bien, arrête un peu, je vais finir par rougir, avec tant de compliments !» Tu poses une main sur ta poitrine, prenant un air encore bien théâtrale pour montrer que tu es touché, mais toujours en faisant des caisses et des caisses. T'es un rigolo, Ambrose. Tu le cacheras jamais, ça.

« Et tu es contente que cela soit moi, non ? Comme ça, tu as une bonne excuse pour à nouveau me parler, vue que l'autre soir tu as daigner à me parler davantage. » Tu attaques. Il faut bien reparler un peu de cette soirée, peut-être aussi du baiser. Mais bon, ça...C'était pas encore le sujet. Mais tu avais songé plus d'une fois au pourquoi du comment. Pourquoi un baiser voler, pourquoi aussi vite ? T'avais eu cette sensation d'être face à Cendrillon, qui avait entendu les douze coups de minuit et avait fait son baiser avant de disparaître. Oui, cela ressemblait un peu.
Tu en oublies même de t'asseoir, perdu un court instant dans tes pensées. Tu jettes effectivement un oeil vers la petite troupe, les filles qui semblaient plus intéressées par les garçons que réellement la musique. Tu pouffes légèrement en reposant son regard sombre sur la petite brunette, avant de répondre :
« Non, pas vraiment. Je fais des concerts pas en mode pro ou quoi, mais cela pourrait s'envisager par la suite. Je suis tatoueur à côté. » Ajoutes-tu tout en passant une main dans tes cheveux fou, avant donc de la suivre légèrement du regard, quand elle se lève enfin. Effectivement, elle est plus petite et t'adore ça. T'aimes pas les filles grandes, tu aimes la sensation d'être le protecteur, celui qui gère la situation. Cela pourrait paraître misogyne, mais t'aimes bien protéger ta copine, que d'être l'idiot à être plus petit que ta meuf.

T'es cependant chamboulé par sa question. Elle en pose beaucoup, mais celle-ci...Tu t'en serais bien passé. Ta copine...Effectivement, t'en as une de copine. Tu sais pas trop quoi dire, car si tu lui dis que oui, elle serais en rogne de voir ça, tu sais que tu la verrais partir cash. A défaut, mentir...Ce n'était pas ton délire. Mais t'as pas vraiment le choix...
« De mes copines ! C'est connu, les mecs comme moi cumulent les conquêtes ! Mais t'en fais pas, je te protégerais de ces lionnes.» Tu ris à nouveau, légèrement mal à l'aise, donc comme d'habitude, tu fuis. Tu fais de l'humour pour passer la pilule.
« Ouais, je vais en prendre une, j'en ai bien besoin. » Tu fais mine de te racler la gorge, même si en effet, elle était un peu sèche. Tu t'avances donc vers le food-truck, demandant deux bières. Evidemment que tu lui offrais la seconde. Tu finis par lui tendre alors que tu tend également de l'autre côté, un billet avant donc de saisir son verre.
« Bon, assez parler de moi. Toi alors. Tu fais quoi dans ta petite vie, princesse Garrison ? » Princesse. Oui, elle te faisait penser à une petite princesse.
« Et surtout, qu'est-ce qui mène des gens aussi friqué comme toi et ta famille dans une bourgade aussi perdue que Wexford ? » T'es pas méchant en disant le mot friqué, mais c'est la vérité. Tu as vue la maison, tu as vue la réception qu'ils ont faites l'autre coup. Alors oui, autant pas passer par quatre chemin.