Right in front of me.

Invité

Freja & Nolan

« I've moved further than I thought I could. But I miss you more than I thought I would. I found love where it wasn't supposed to be... »

La brise du soir effleurait ses mèches couleur feu lorsque le soleil était sur le point de se coucher. On pouvait déjà voir la lune qui amenait avec elle le voile de la nuit. Pieds ancrés dans le sable, fusain à la main, Nolan esquissa le paysage qu’il avait sous les yeux par de simples traits noirs. Encore un dessin dans ce carnet qui ne le quittait jamais. La mer, le sable, les bateaux dansants au gré des vagues, tout cela lui rappelait des vacances qui lui paraissaient bien trop lointaine. Une de ses mains s’agrippa automatiquement aux alliances qu’il avait à son cou. Tout d’une manière ou d’une autre le ramenait toujours à elle, Rosa. Il ne passait pas un jour sans qu’il ne pense à sa femme. L’anglais avait parfois l’impression de vivre avec une plaie béante que même le temps ne pouvait guérir. Il était brisé. Mais Nolan arrivait parfois à penser juste aux bons moments avant de se laisser embrumer à nouveau par la culpabilité. L’écrivain repensait à leur voyage de noces. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres. Il entendait encore son rire éclater, son regard briller lorsqu’il croisait le sien. L’Anglais se sentait chanceux d’avoir pu vivre le plus grand des trésors, chimère qui rendait parfois l’Homme complètement fou. Pour lequel il était capable du meilleur comme du pire. Il aurait juste aimé la garder plus longtemps à ses côtés. C’était peut-être le prix à payer lorsqu’on vivait un amour si fort… Cette douleur sourde et constante était là pour lui rappeler ce manque, ce vide avec lequel il devait apprendre à vivre. L’anglais était venu ici afin de trouver le calme, la plénitude, afin d’être loin des grandes villes et surtout de sa famille. Sentant le besoin de s’isoler pour se reconstruire. Nolan repensait à cela tout en crayonnant. Son regard dansant entre l’horizon et le papier sur lequel son crayon reposait. Il aimait passer du temps seul à laisser son imagination déborder sur un bout de papier. Écrivain de métier, il en avait parfois assez de poser des mots, toujours des mots. C’était un peu son journal. On pouvait y voir de tout. Même si ces derniers temps son esprit était accaparé par une pensée, ou plutôt une personne qui le consumait toujours un peu plus… Cette femme, Freja. Elle avait le don pour le perturber. Lui qui aimait tant tout contrôler. C’était à la fois étrange et exaltant. Lui qui s’était promis de ne jamais trahir sa femme et pourtant. Il pensait toujours un peu plus à elle. Ils ne se connaissaient presque pas, voire pas du tout. Ne s’échangeant que des sourires et des regards. Il rêvait d’en savoir plus sur la brune. Mais Nolan était une personne réservée et loin d’être du genre expansif. Il se souvenait de sa mère qui lui soufflait toujours que l’amour se trouvait lorsqu’on tentait de le fuir. Arrivant jamais au bon moment et lorsqu’on ne l’attend plus. Mais en avait-il le droit ? Nolan laissa tomber son crayon et chercha l’un de ses croquis où on pouvait voir le visage de la jeune femme. Essayant de trouver des réponses. Pourquoi s’était-il attaché aussi vite à une simple étrangère ? Des bruits de pas derrière lui fit perdre le fil de ses pensées. L’anglais ferma le carnet d’un geste lorsqu’il vit Freja. « Bonsoir. » Il lui sourit, un brin gêné. «Vous venez profiter du coucher de soleil ? »

(c) DΛNDELION

Tu as le regard qui se perd devant l’immensité bleue qui s’étend devant toi, alors que tu regardes depuis la fenêtre les quelques vagues qui animent cette zone bien souvent calme. Les bras croisés contre ta poitrine, tu te perds dans tes pensées les plus profondes, alors que tes yeux ne quittent pas ce soleil qui doucement disparaît derrière l’horizon. Tu en pensive Freja. Tu es perdue. Perdue par le retour de Julian. Un retour auquel tu ne t’attendais pas, quand bien même tu l’avais longuement espéré. Mais ça te chamboule Freja, car tu ne sais quoi penser. Julian, il est l’homme que tu as tant aimé, celui avec qui tu as partagé ta vie pendant cinq belles années. Il est le père de ta fille Julian, bien qu’en réalité, il ne soit pas au courant. Tu soupires longuement, lorsque tu sens que l’on tire sur ta robe longue. Tu clignes des yeux avant de baisser la tête et de remarquer que Mary se trouve à tes côtés. — Viens ma belle, on va aller sur la plage, lui dis-tu en la prenant dans tes bras. Tu l’habilles confortablement, prends également un châle que tu poses sur tes épaules découvertes. Certes, le temps a beau se réchauffer, les soirées à Wexford sont tout de même assez fraîches. De l’auberge, il ne vous faut que quelques minutes pour rejoindre la plage, descendant simplement le chemin qui y mène. Tu sais que l’auberge est parfaitement ben située. Ta grand-mère avait l’oeil pour ces choses-là. Et pour c’est ce qui fait son charme à ce lieu que tu chéris tant. Tu ne te serais pas vue faire autre chose à vrai dire. T’as tout donné et tout fait pour rebâtir ce lieu du mieux que tu le pouvais. Tu laisses ta fille marcher à tes côtés, lui prenant délicatement la main afin qu’elle ne tombe pas. Plus tu avances, plus tu te rends compte qu’une silhouette se dessine à seulement quelques mètres de vous. Tu plisses les yeux, mais il ne te faut pas longtemps pour te rendre compte qu’il s’agit de Nolan. Tu pourrais reconnaître sa silhouette entre mille, tellement tu la regardes alors qu’il a le dos tourné. Tu sais que tu ne devrais pas, mais c’est plus fort que toi Freja. Il a ce petit quelque chose qui t’attire, qui te perturbe. Tu as peur de lui parler, car tu vois bien que c’est un homme renfermé. Mais il t’intrigue. Beaucoup trop. Tu hésites, de peur de le déranger. Mais ton coeur te guide jusqu’à lui. — Bonsoir. Tu lui réponds poliment, tenant toujours Mary par la main. — Oui, ça fait longtemps qu’on en a plus profité. Un doux sourire se dessine sur ton visage et sans même attendra sa réponse, tu t’installes à ses côtés, déposant ton fessier dans le sable frais. Tu lâches Mary, lui indiques qu’elle peut profiter sans aller trop loin. Ton regard se pose sur ce carnet et curieuse, tu lui demandes. — Vous dessinez ? Tu n’as pas envie de t’immiscer dans sa vie. Pas du tout. Mais tu as tellement envie de le connaître un peu plus.