wish i could love you (blaith-eam)

wish i could love you
feat. caem & blaithin

Une matinée banale, ou presque. Un réveil sans ta femme, ça c'est devenu normal. Ton fils qui pour une fois n'a pas posé de question, seulement t'as oublié un détail, plutôt important en fait. Ton fils, il devait aller à la garderie sauf que toi, t'as pas regardé l'heure, t'as traîné au lit si on veut. D'ailleurs, t'as à peine préparé le petit déjeuné, tu t'es fait un café et ton fils tu lui a donné un chocolat chaud avec un gâteau sortie du placard. Super, tu parles d'un petit déjeuné équilibré. Tu peux pas trop te qualifier de père indigne parce que c'est pas qu'un petit dej' qui fait de toi un père mauvais. Le problème vient du fait que t'as pris le temps de prendre une douche, de fumer ta clope alors qu'en réalité t'avais pas le temps. T'avais oublié un détail crucial, tu devais être au bureau plus tôt ce matin. Une histoire de réunion, de nouvelle recrut ou une histoire de dossier que tu devais clore? Tu sais plus vraiment. Tu te souviens simplement qu'il s'agissait de quelque chose d'important. Alors tu n'as rien dit, c'est seulement quand t'as vue l'heure que t'as gueuler. "sean! t'es prêt?" papa est un peu con et du coup, tu vas devoir venir avec lui au bureau. Tu ne peux pas te permettre de dire ça à ce petit être si parfait, mais bon. Tu l'penses très fort. Tu descends les escaliers et tu le vois prêt devant la porte, ce gamin, tu l'trouves parfait.

T'as pris les clés de ta voiture, et t'es partie au boulot. T'as envoyé un message rapide à un collègue prévenant que t'avais eu un problème et que ton fils sera là, il devra rester dans ton bureau un instant, mais t'allais trouver une solution, enfin. que tu crois. Tu rentres dans ton bureau, expliquant la situation à ton patron, disant à ton fils de rester dans ton bureau. Tu retournes dans celui-ci, lui faisant un sourire et attrapant ton téléphone. La seule solution qui tu viens à l'esprit, c'est Blaithin. Elle pourrait récupérer le petit et l'emmener à l'école dans une heure non? T'es sur le point d'écrire ce fameux sms quand quelqu'un rentre dans ton bureau, tu lèves la tête et tu vois cette belle blonde. Tu lui souris faiblement, ton esprit qui pense déjà à pleins d'choses auxquelles tu ne devrais pas penser. "oh salut, j'allais justement t'envoyer un message. tu fais quoi ici?" tu la fixes un instant avant de te lever pour lui donner une accolade des plus amicale. Le petit vous regardant, au loin, souriant à sa tante et toi mal à l'aise. "j'avais un truc important ce matin, et j'ai pas eu le temps de le déposer, tu penses que tu pourrais le faire une fois que tu auras fini ce que tu es venu faire ici?" tu soupires doucement, tu vas passer pour un père indigne, qui oublie ses obligation. Tu vas aussi passer pour l'mec misérable qui ne se remet pas de la mort de sa femme, chose qui est presque vraie. "t'as besoin de mon aide pour un truc?" tu sais pas trop quoi penser de sa présence actuelle. Disons que tu ne t'imaginais pas à la voir ici, pas si tôt.


| @BLAITHIN SOEIGE

wish i could love you
feat. caem & blaithin

Elle est là, devant la porte, hésitante. Elle connaît cet endroit. Elle connaît l'intérieur, les gens. Elle connaît même le nom de certains d'entre eux. Non. Non, ce n'est pas une question d'avoir peur de ce qu'elle trouvera de l'autre côté des lourdes portes, mais l'inquiétude de leur réaction. De sa réaction, précisément. Elle ne lui a encore rien dit, a repoussé pendant longtemps, a fini par oublier qu'elle ne le lui a pas dit et maintenant, elle est confrontée au moment qu'elle a tant redouté. Et s'il était frustré de la voir ? Et s'il regrettait de devoir passer plus de temps avec elle à l'avenir. Et s'il pensait qu'elle l'avait fait exprès pour le suivre et qu'il se sentait prit au piège ?

Poussant un profond soupir pour essayer de calmer les battements affolés de son cœur, Blaithin pousse la porte et pénètre à l'intérieur du commissariat. Elle se dirige rapidement vers l’accueil et sourit à la policière qu'elle connaît. Elle l'a déjà vu quelques fois, toujours à ce poste, alors qu'elle venait voir Caem pour une raison ou une autre ou passait pour retrouver Aislinn pour une journée entre filles. C'était arrivé quelques fois. Aislinn avait toujours eu le don de la forcer à se retrouver au contact de son mari. Peut-être que c'était normal, elles passaient tellement de temps ensemble. Peut-être que la blonde était juste trop sensible au beau brun, que l'inconfort lui faisait penser que c'était arrivé un trop grand nombre de fois. Peut-être que le fait de connaître le prénom de plusieurs des collègues de son beau-frère n'était que de son fait, parce qu'elle s'intéressait trop, même sans le vouloir, à ce qui faisait la vie de cet homme qu'elle aimait secrètement depuis plus de quinze ans...

La policière lui demande si elle vient chercher Sean et Blaithin fronce les sourcils, avant de justifier sa présence. Un peu surprise, la femme la félicite, avant de lui expliquer que Caem est arrivé plus tôt en compagnie de son fils. Avant son rendez-vous avec le directeur où elle doit être présentée à l'ensemble du personnel, Blaithin décide donc de faire un crochet par le bureau de son beau-frère. Une partie d'elle prétend que c'est pour voir Sean, savoir si elle doit demander à repousser son intégration pour pouvoir aider le papa avec son enfant. Une autre partie (bien moins compatissante avec elle) lui dit que c'est surtout pour voir le brun et pour oser lui révéler la grande nouvelle. Elle se dit que ce n'est pas plus mal. Elle devrait le lui dire tant qu'ils sont dans l'intimité d'un bureau, qu'il ne l'apprenne pas devant tous ces collègues, comme s'il n'était rien ou comme s'il ne méritait pas de savoir. Et puis s'il doit s'en offusquer, au moins, il ne le fera pas en public et elle ne le mettra pas mal à l'aise devant les autres. Il aura le temps de s'y préparer. S'il voulait exploser, mieux valait qu'il le fasse en privé, non ?

Ouvrant la porte, elle voit Caem en premier et un sourire se dessine sur ses lèvres sans qu'elle ne le commande, réponse instinctive au sourire peint sur le visage du jeune homme. Son cœur s'affole d'une façon différente et elle se mort la langue dans une tentative de se remettre les idées en place. Bien sûr, il est surpris de la voir, mais elle est encore plus surprise d'apprendre qu'il comptait la contacter. Puis elle voit son neveu et lui fait un petit coucou de la main. « Salut vous deux. » Elle se souvient finalement de pourquoi ce n'est pas si surprenant. Il comptait lui demander d'emmener Sean à l'école ou ailleurs. Cela arrivait parfois, depuis un an. Quand il avait du mal à tout gérer, quand son planning bloquait, quand il était juste trop dépassé et dévasté pour savoir par quoi commencer dans la liste des choses à faire. Il lui demandait son aide pour emmener Sean à l'école ou pour le récupérer, pour une idée de cadeau ou pour faire le tri dans les affaires de son fils grandissant tellement vite.

Le policier se lève et vient l'enlacer et elle enroule mollement ses bras autour de sa taille, fermant les yeux. Comme chaque fois, elle profite de la trop brève étreinte. Trop. Plus qu'une belle-sœur ne devrait le faire. Chaque fois qu'il la touche, des papillons s'envolent dans son ventre et elle ne peut s'empêcher de fermer les yeux, savourant la douceur de sa chaleur, de son odeur. Et quand il la relâche, après une trop brève seconde, elle est toujours mal à l'aise. Cette fois n'est pas différente des autres, sauf qu'elle est encore plus mal à l'aise quand il lui explique la teneur du message qu'il voulait lui texter.

« Je suis désolée », souffle la jeune femme, baissant les yeux, la chaleur prenant corps dans ses joues. « Je ne... Je ne suis pas sûre de pouvoir. En fait, je ne suis pas ici pour te voir... Enfin pas vraiment... » Elle a toujours envie de le voir. Elle ne veut pas qu'il pense qu'elle en a assez de passer du temps avec lui, de l'aider, d'être présente dans sa vie. « En fait je... je dois te dire un truc. Je suis ici pour le travail. » Elle fait une pause, inspire, toujours dans le regarder vraiment. « Mon nouveau travail. »

| @Caem Whyte

wish i could love you
feat. caem & blaithin

Encore une fois t'étais dépassé par les événements, inutile de dire que c'est plus que commun récemment. Tu ne sais pas trop quoi dire à tes amies, à ta famille, t'as besoin d'aide mais tu oses pas la demander, la seule personne à qui tu oses réelement en parler c'est Blaithin. T'aimes dire que c'est parce que tu lui fais confiance, parce que t'es proches d'elle mais en réalité ça t'en sais rien. En fait, toi tu te sens proche d'elle. Mais l'truc c'est que tu l'es pas vraiment. Tu la fuis, tu fuis tout et tous le monde depuis la mort de ta femme, la mort de sa sœur. Ton fils lui, il le vit mal, enfin, il ne le montre pas vraiment mais tu sais ce que ça fait. Tu le ressens toi même, cette perte, cette perte tant inattendu. Ce matin t'avais encore merdé, t'as vu la belle blonde arriver dans ton bureau, quittant cette étreinte que tu venais de lui donner tu souris faiblement. Ton fils qui vous regarde, tu peux rien dire devant lui, tu dois paraître fort, tu dois pas montrer les désastres qu'à causer la relation que tu as eu avec sa mère. Tu peux pas montrer à quel point ça t'as tué de vouloir la sauver, et surtout de ne pas y arriver alors que malgré tout, t'as tout donné tandis qu'elle n'a rien fait. Tu n'oses pas en parler avec Blaithin, tu ne veux pas casser l'image qu'elle a de sa soeur, tu ne veux pas détruire ce coté parfait qu'elle a de sa soeur.

Quand tu quittes cette étreinte elle te dit la raison de sa venu, tu ne t'attendais vraiment pas à ça. Elle va travailler ici, ok, bon. Tu sais pas trop quoi dire la seule chose qui sort de ta bouche est un simple “oh”. Rien de bien sympathique, on pourrait croire que ça te pose un problème, pas vraiment, enfin. Si, mais tu pourras jamais en dire les raisons, faut dire que t'as du mal à te l'avouer à toi même le pourquoi t'aimes autant sa présence alors le dire à quelqu'un d'autre? C'bien trop compliqué. “Je... Je savais pas que t'allais bosser ici.” Tu réfléchis, tu savais même pas qu'elle avait quitté son ancien boulot, tu savais rien en fait. “Je savais même pas que tu avais quitter ton boulot.” Tu t'en veux, t'as l'impression de pas avoir été là pour elle, alors que tu le devrais, tu aurais dû être là pour elle. Une sorte de honte te ronge. Tu as perdu ta femme et tu ne penses qu'à sa soeur, la culpabilité, elle aussi elle te ronge. Tu sais pas trop quoi penser, au fond, ta femme elle t'avait trompé bien avant qu'elle ne devienne ta femme et toi, tu te sens mal pour un sentiment que tu n'es que le seul à connaitre. Si tu ne le dis pas, personne ne le saura, non?

“Eh bien... Bienvenue dans l'équipe?” Un faible sourire sur ton visage, un simple haussement d'épaule bien que ton esprit est confus. Tu ne lui en veut pas, tu t'en veux un peu. Tu penses que t'aurais du le savoir bien avant, être la pour elle. Au final, elle aussi avait perdu quelqu'un de chère. Tu sais pas trop quoi penser. “Tu aurais pu passer à la maison, pour m'en parler. J'me sens un peu mal de pas être au courant. J'suis là si t'as besoin tu sais...” des phrases banales, des significations faible, rien d'bien important, rien de sérieux dans ses mots. En réalité t'aimerais la voir plus souvent mais en même temps t'es heureux que ça ne soit pas le cas, tu as bien trop peur de craquer pour elle, d'en dire trop. De trop parler sur sa soeur, sur tes sentiments pour elle. Il s'agit de secrets, qui doivent rester des secrets. “viens à la maison tati. Je t'aime moi, et papa aussi, viens manger à la maison!” Bon, sorti de la bouche de cet enfant, ça veut rien dire. Tu lèves les yeux aux ciel. Tu souris bêtement, un rire qui s'échappe de tes lèvres, celui-ci suivit de quelques mots. “Tu vois, en plus tu lui manquais.”


| @BLAITHIN SOEIGE

wish i could love you
feat. caem & blaithin

Blaithin a un problème avec la reconnaissance. Elle le sait. Trente ans qu'elle traîne comme un boulet ce besoin de reconnaissance et cette peur de déranger. Trente ans qu'elle essaye de trouver sa place dans ce monde, dans la vie des autres, tout en écoutant cette petite voie dans sa tête qui lui dit qu'elle ne mérite aucune place, aucune reconnaissance. Parfois, quand la voix est en forme, elle lui dit même que tout ce qu'elle a (sa boutique, sa famille aimante, ses amis), elle ne le mérite pas. Elle a vu une vidéo sur youtube : le syndrome de l'imposteur. La voix est tenace et lui dit qu'elle a tellement besoin de se donner l'illusion d'être quelqu'un qu'elle s'invente une maladie pour justifier ses troubles. A un moment, elle avait envisagé d'aller consulter Blaithin. Elle pensait y aller avec Aislinn. A deux, elles auraient pu se sentir moins seule, assumer. La dépression pour sa sœur, peut importe ce qu'elle traîne comme problème, elle. Elle en a jamais eu le courage. Si on disséquait son cerveau, on y trouverait quoi ? La réponse avait quelque chose de terriblement pathétique. Elle ne voulait pas y faire face. Alors elle a continué à foutre toutes ses angoisses et son sentiment d'inutilité dans son art. Elle a transformé ses horreurs en beauté. Elle les a vendues et elle s'est sentie coupable. Elle vend du mensonge aux gens. Elle vend des œuvres qu'on dit artistiques, alors qu'elle fait juste que cracher son manque d'amour et ses incertitudes sur le papier. Mais c'est ça après tout être artiste, non ?

Sa réaction à l'aveu de la blonde lui fait comme un coup-de-poing. Un simple « Oh » surpris, sans âme. Il regrette déjà. Il rejette l'idée ? Elle a envie de s'enfoncer dans un trou de souris et ne plus jamais en sortir. Elle baisse les yeux encore plus, les fermes pour que les larmes ne coulent pas. Elle serait stupide de se trahir comme ça. Ce n'est qu'une personne. S'il ne veut pas travailler avec elle, il ne lui demandera pas d'intervenir, voilà tout. Il n'est pas obligé. Il n'a pas besoin. Elle n'est pas la seule. Elle sait qu'ils peuvent demander à des portraitistes de Dublin. C'est facile aujourd'hui avec internet. Ils peuvent travailler en direct de là-bas et le résultat s'affiche sur l'ordinateur ici. Ils demandent les modifications par téléphone et personne n'a besoin d'être présent. Ils ont accepté la candidature de Blaithin parce qu'elle est nouvelle dans le milieu, qu'elle a accepté un salaire inférieur à ce que demandent les portraitistes qui évoluent dans ce milieu depuis des années. Parce qu'elle voulait se sentir utile, plus qu'elle n'avait besoin de compléter ces revenus.

Elle secoue la tête lentement et relève les yeux, une fois sûre qu'elle ne lui montrera pas combien elle se sent stupide et rejetée. « J'ai toujours ma galerie », explique-t-elle. « Mais honnêtement, je vends bien plus par internet que directement en boutique. Je passais tellement de temps assise sur une chaise à dessiner sans but... J'ai ressenti le besoin de faire quelque chose qui ait un sens. » Son art a un sens. Elle en est sûre. Il a un sens pour elle. Mais elle a toujours ce sentiment d'inutilité d'elle-même qu'elle cherche à combattre. « Alors quand j'ai vu l'annonce passer pour un portraitiste, j'ai postulé. J'étais certaine qu'ils ne me prendraient pas. C'est tellement particulier le portrait-robot... J'ai pas d'expérience et... Je me suis dit que ça servait à rien d'en parler si on me rappelait jamais, mais ils m'ont embauché et tout est allé très vite, j'ai pas vraiment eu le temps d'en discuter avec qui que ce soit... » Elle se justifie, comme si elle s'excusait d'être là, ce qu'elle est concrètement en train de faire.

Les mots qu'il dit se veulent rassurant, mais Blaithin n'entends pas vraiment le besoin qu'il a soudainement d'avoir vu plus tôt qu'elle avait besoin d'encouragement. Elle n'entend que « tu aurais dû me dire que tu te sentais si nulle. » « T'aurais dû me parler de ton projet que je te dise de ne pas le faire. « Si j'avais su plus tôt, je leur aurais dit de ne pas te prendre. » Elle sait que c'est idiot. Caem ne dirait jamais de telles choses. Il ne le penserait même peut-être pas, mais elle ne voit que le fait qu'il n'est pas emballé par sa présence et ne peut s'empêcher de se sentir comme une tâche dans le paysage. L'intervention de Sean est son salut et elle s'éloigne de la présence trop lourde de Caem pour s'approcher de son neveu. Elle lui tend les bras et il vient se glisser entre eux. Elle le serre fort, embrasse le sommet de son crâne, sourit dans ses cheveux. Il ressemble tellement à ces parents. Un mélange parfait des atouts de sa mère et de la beauté de son père. Ça fait mal qu'il leur ressemble autant à tous les deux. Mal qu'il soit si beau. Elle les a toujours trouvé parfait ces neveux et nièces. Sean encore plus. Elle adore le dessiner. Au moins autant qu'elle adore dessiner son père. Mais si elle montre sans mal ses dessins du garçon, elle brûle et fait disparaître les portraits de son père. « Je t'aime aussi, mon cœur », elle souffle contre ses cheveux, avant de baisser la tête pour le regarder. « Je t'aime plus que tout au monde, tu le sais hein ? » Elle attend qu'il confirme et lui sourit tendrement. « Il me manque aussi », elle ajoute, se retenant de dire « toi aussi... », alors qu'elle regarde à nouveau Caem. Elle secoue la tête et regarde son neveu de nouveau. « J'adorerais manger avec ton papa et toi, mais je ne veux pas m'imposer chez vous. Mais si papa est okay, je vous invite tous les deux à la maison. » Elle regarde Caem à nouveau. « Si tu veux bien. Tu me dis juste quand ça te conviens et ça sera parfait. », elle invite et c'est elle qui espère qu'on lui dise oui.

| @Caem Whyte

wish i could love you
feat. caem & blaithin

Ta vie était en réalité bien plus que chamboulé, tant de choses étaient différente. Non seulement tu n'étais plus sous l'emprise de ta femme, tu n'étais plus contraint à agir d'une manière ou d'une autre, mais en plus de cela, tu te retrouvais libre. C'est bien triste à dire, penser que tout cela ne se résume qu'à des obligations, un mariage si triste, si peu d'amour donnée. Un fils magnifique a cependant vu le jour, tu ne peux pas t'en plaindre, tu ne peux pas le regretter, il est la meilleure chose qu'il te soit arrivé. Tu souris bêtement rien qu'en le regardant, ça prouve déjà beaucoup.

T'avais alors fait l'erreur de tomber sous le charme de Blaithin, il y a bien longtemps maintenant et tu ne faisais que t'en vouloir et par conséquent l'éviter. Cela te semblait bien étrange puisque ce n'est absolument pas ce que tu voulais. T'es quelqu'un d'assez paradoxal en fait, tu veux quelque chose, mais tu fais l'inverse. Tu peux mettre ça sur le compte de faire le bien, faire la meilleure des choses pour chacun. Il ne s'agissait pas que de toi et de ton égoïsme ici. Il s'agissait de ton fils, d'elle et de tant d'autres. Peut-être qu'elle avait même quelqu'un qui sait. Tu t'en voulais un peu d'avoir l'air indifférent à son boulot ici, t'étais heureux tant qu'elle l'était. Et bien sûr que t'étais heureux de bosser avec elle, passer plus de temps avec elle également. Seulement faire cela allait à l'encontre de ce que tu faisais en réalité, la fuir. T'éloigner d'elle pour ne pas succomber. Tu savais que ta réaction l'avait blessé, en quelque sorte, qu'elle le prenait mal, ce qui, au fond te semblait légitime et normal. Tu donnais réellement l'impression de n'en avoir rien à foutre alors que ce n'était pas le cas. "Je comprends ton envie de faire quelque chose d'utile. C'est pour cette raison que j'ai toujours voulu faire ce métier." Non pas que l'art ne soit pas utile, il permet à certains de se reconnaître, de ne pas se sentir seul ou encore d'avoir l'impression de se sentir proche de quelque chose. Cependant, ton métier était bien différent. Mais faut dire que t'es rassuré qu'elle ai toujours sa galerie et qu'elle n'abandonne pas son art parce que, t'en étais secrètement fan. En fait, t'avais quelques-unes de ses œuvre chez toi, une dans le salon, rien d'bien secret au final. "J'suis heureux de te voir parmi nous si c'est ce que tu veux faire." Un sourire faible se dessinant sur ton visage. Tu dis la vérité, tu es heureux de l'avoir dans l'équipe en quelque sorte mais tu sais très bien que ce sera compliqué, de temps en temps. Seulement, tu peux pas lui avouer, puisque lui dire cela voudrait dire, avouer le reste. C'est bien triste au final, de devoir cacher les raisons d'un besoin de s'éloigner d'une personne alors qu'on pourrait ne pas avoir à le faire. Tu pourrais simplement passer du temps avec elle sans te sentir coupable, sans vouloir plus.

Un sourire bien plus large se dessine sur ton visage lorsqu'elle prend ton fils dans ses bras, lorsque celui-ci parle de manger avec elle, de passer du temps avec elle. T'es heureux de le voir comme ça, si innocent, si attentionné. Il te ferait fondre ce gamin, tu l'aimes tellement et le trouves tellement mignon, t'es vraiment ce qu'on pourrait appeler un homme faible. Quand il est avec toi, tu ferais n'importe quoi pour lui, mais en même temps, tu l'aimes tellement que tu ne peux t’empêcher de le préserver. Tu écoutes leur conversation sans rien trop dire puis tu entends sa remarque suivit de sa proposition. "Tu sais, tu ne t'imposes jamais." Tu jettes un court regard à ton fils, qui lui ne fait que dire oui en secouant la tête, te suppliant presque alors que toi, t'avais déjà fait ton choix depuis bien longtemps. "C'est avec plaisir, et pour le jour, je ne veux pas t’embêter, c'est chez toi, c'est toi qui décides après tout." Un sourire se dessinant sur ton visage, une envie certaine de passer du temps avec elle. Simplement un espoir de passer du temps seul à seul. Tu peux pas parler de certains sujets avec ton fils, tu peux pas trop en dire devant lui. "Puis..." tu désignes ton fils du coin de l’œil lorsque tu parles avec la belle blonde. "Si jamais il s'endort sur le canapé, on pourra discuter de... enfin tu sais, comment tu, enfin on s'en sors." Parler de ce qu'elle a fait, de comment tu te sens en la présence de ton fils est bien trop risqué. Tu t'sens mal rien que d'y penser.


| @BLAITHIN SOEIGE

wish i could love you
feat. caem & blaithin

Elle s'accrochait parfois à son neveu comme à une bouée. Il était là, il vivait, il portait les traces de l'existence de sa mère en lui et par lui, sa mère continuerait de vivre. Elle a toujours été bien intelligente la Blaithin. Trop pour ne pas avoir conscience que faire des enfants est un besoin archaïque de perpétuer son espèce, mais aussi un besoin narcissique de laisser un peu de soit dans le monde. Elle a senti le couperet quand on lui a annoncé qu'elle n'en aurait peut-être jamais, elle. Son art est devenu son unique moyen de se perpétuer dans le monde et puis elle y a repensé. Parti comme c'est parti, même si elle avait pu concevoir normalement, elle n'aurait de toute manière probablement jamais eu de descendance. Elle est trop amoureuse d'un homme qui ne pourra jamais la voir comme la mère de ces enfants, de toute manière. Son héritage à elle n'aura rien de génétique. De toute manière, elle n'est pas certaine qu'elle n'aurait jamais pu vouloir un enfant avec quiconque d'autre et le petit homme qu'elle tient dans ses bras complique encore plus les choses. Même s'il le voulait, il avait déjà un enfant avec sa sœur. Un enfant à qui il faudrait expliquer qu'un potentiel frère ou une potentielle sœur serait aussi un cousin ou une cousine. Si elle avait pu croire qu'un jour, ils auraient pu vivre quelque chose ensemble, elle avait tiré un trait sur tout ça quand il était devenu père de son neveu et depuis, elle s'efforçait de vivre en cachant combien ses sentiments n'avaient pas diminué avec les années.

Caem finit par dire qu'il est heureux si elle l'est et qu'il comprend le besoin et elle lui sourit. Partir sur le terrain du travail lui semble toujours moins risqué que le reste et elle peut (presque) le regarder normalement. Elle ne le regardera jamais vraiment tout à fait normalement. Il assure qu'elle ne s'impose jamais, accepte l'invitation, mais refuse de donner une date, souhaite s'adapter à elle et il lui faut longtemps à la petite Blaithin pour convenir d'une date à proposer. Elle se pose tellement de questions pour ne pas déranger. Pas en semaine, car le gamin a école le lendemain. Le vendredi alors ? Ou le samedi ? Mais s'il souhaite sortir avec quelqu'un d'autre ? Elle peut lui proposer de garder Sean, de le libérer de son obligation de venir, mais elle a envie qu'il vienne aussi. Elle aime les petites soirées qu'ils font trop rarement. Manger, discuter, jouer à un jeu qui fait plaisir à Sean. Elle finit souvent par se mettre à dessiner parce que son neveu le lui demande et Caem est là, à discuter avec elle pendant qu'elle fait le portrait de l'enfant ou – quand elle en a le courage – l'enfant placé dans les bras de son père. C'est les seules fois où elle s'autorise à le dessiner à la vu de quiconque et de lui plus encore. Quand elle prétend qu'elle fait simplement un portrait de famille. Elle hoche la tête, compréhensive. « Oui... ça pourra nous faire du bien de parler un peu. » Elle n'a pas besoin de dire plus de mots. Ils se comprennent. Ils vivent avec la même douleur et un deuil insurmontable. Ils ont essayé de s'en sortir seuls, mais ont lamentablement échoué. Blaithin a fini par se rendre compte qu'il n'y avait qu'en parlant avec lui qu'elle arrivait à guérir ses blessures. Sauf qu'elle l'évite, alors les blessures ne cicatrisent pas vite. Chaque occasion de parler de sa sœur, de sa femme à lui, est une chance à prendre, même si ça fait terriblement mal que ça soit avec lui qu'elle peut guérir. Lui qu'elle ne peut pas se permettre d'aimer publiquement.

Elle sourit à Sean, puis à son père et demande. « Qu'est-ce que vous pensez de vendredi ou samedi ? On pourra commander des pizza et regarder un dessin animé, hein ? » Elle le propose à chaque fois, mais ils allument rarement la télévision. En général, elle commence à dessiner sur la table avec son doigt et ils partent sur un jeu ou sur des dessins. La télé est anxiogène en vérité. Elle permet trop de penser et de réaliser qu'il manque une femme ou tableau, qu'elle, elle n'est pas à sa place dans le tableau. Gardé l'esprit occupée tout en discutant est bien moins douloureux pour tout le monde. Mais comme ils sont incapables d'avouer qu'ils sont à moitié cassé, ils proposent toujours un film, comme les gens normaux le font, peu importe qu'ils sachent, même en acceptant, qu'ils n'en regarderont jamais un seul.

| @Caem Whyte

wish i could love you
feat. caem & blaithin

Une situation étrange, une relation bien compliqué. Des sentiments caché encore et toujours; tu vivais de cette manière maintenant. Tu continuais de te dire que la vie te réservais des surprises, qu'au final tout ira bien, que les choses allaient s'arranger. Ton fils qui ne savait pas ce qui se passait. Cet enfant toujours perdu parmi tant de malheur, tant de douleur. Toi t'essayer de pas montrer ta souffrance; de faire croire que tout allait bien mais encore une fois il t'arrivait de perdre pied et aujourd'hui; t'avais fait cette erreur et tu t'étais fait avoir. Ton cœur avait perdu pied, ta tête n'était rempli que de pensé triste et sombre. Tu étais réellement perdu, tu faisais ce que tu pouvais pour aller mieux, de ton mieux pour être heureux, et pour que ton fils le soit mais cela restait compliqué. Tu souriais doucement en regardant la jeune femme devant toi, heureux de la voir là. Heureux qu'elle travaille maintenant avec toi mais t'étais également heureux de la voir en face de toi, elle. Le fait qu'elle bosse maintenant avec toi te prenait la tête mais faut dire que t'en étais heureux au fond; tu pouvais pas t'en plaindre. T'avais simplement peur, peur de la perdre elle aussi, peur qu'elle découvre la vérité.

Peur qu'elle te croit responsable du suicide de sa sœur. Mais au fond, t'es un peu responsable non?

"des pizzas et un dessin animé." tu leves les yeux aux ciels, le sourire au lèvres. Ton gosses il allait être heureux. Il s'agissait plus d'une soirée dédié à c'gamin plein d'amour plutôt qu'à un truc pour toi et elle. Enfin, ça, ça dépend. S'il s'endort dans l'canapé comme d'habitude il y a de forte chance pour que tu puisses discuter avec la belle. Tu te poses pas vraiment de question à ce sujet; t'as des choses à lui dire, des secrets à avouer et des faits à éclaircir simplement. Tu peux pas trop lui en demander non plus, t'as bien trop peur qu'elle le vive mal, qu'elle le prenne mal, ces avoeu que tu veux faire, ce que tu veux dire, ce que tu veux faire. Tu l'aimes, peut être un peu trop mais a t'elle besoin de le savoir? Peut-être pas.
"On sera là, vendredi soir." Encore une fois, tu souris à Blaithin. Si t'as choisie vendredi c'est simplement parce que tu sais que sean il va être crevé. Il va manger une part de pizza et s'endormir devant la télé. Ouais, bon, t'es un peu égoiste pour le coup mais que veux tu? T'as l'droit de penser un peu à toi, un peu à ce que tu veux avouer. T'en demande beaucoup à ton fils. Mais tu veux pas le laisser seul, tu veux pas emmerder ta soeur et tu veux pas non plus qu'il se sente délaissé. Alors, t'as fait ton choix, tu propose un soir, sachant d'ailleurs que peu importe le jour en réalité il s'endormira dès les 5 premières minutes du dessin animés. Il est pas encore fêtard ton fils, il est pas encore chiant. Il fait ses nuits, il dort bien et ça, t'en es heureux. "On sera là." que tu chuchotes doucement, pour confirmer encore une fois, que tu allais venir, que tu allais te pointer chez elle.


| @BLAITHIN SOEIGE