tomorrow, tonight (blaithin)

tomorrow tonight
feat. caem & blaithin

Que voulais tu réelement, que ressentais-tu? Tu n'en savais rien, tellement d'inconnu, tellement de chose que tu ne comprenais pas. Tant de problèmes, de secret que tu refusais de partager avec qui que ce soir. T'avais bien trop peur, une haine contre toi même, une envie de t'sauver. Ton fils qui lui ne comprenais pas toujours pourquoi papa pleurait. Pourquoi papa s'en voulait, pourquoi papa ne veut pas voir Blaithin. encore et encore des secrets. L'inconnu est toujours présent. Tu es quelqu'un d'indécis, un homme qui ne sait pas ce qu'il veut. Un homme qui refuse d'avouer ses erreurs. Un homme qui, au final est perdu. Ça, à contrario tu le sais depuis bien longtemps. T'es allée cherché ton fils à l'école tu l'as déposé à la maison et toi t'es allé prendre une douche. Tu essaie de garder pied, surtout ce soir. Tu dois rester concentrer, tu dois prouver que t'es encore en forme, tu dois montrer que t'es encore capable d’être celui que t'étais. Tu dois aussi garder la tête haute pour toutes les discussions que tu vas avoir avec la belle blonde. Tant de chose à avouer, tant de secret. Tu sais pas trop si tu vas y arriver, toi même tes perdu, toi même tu sais pas si t'es capable alors comment tu peux lui faire croire ça? à elle.

Tu fumes ta clope, une avant de partir, une histoire de te calmer, de te vider l'esprit. Tu regardes ton fils par la fenêtre. Il te souris et te dit de te dépêcher. Ouais, lui aussi est impatient. Tu sais qu'il adore sa tante mais tu sais aussi que ça peut te porter préjudice du coup tu sais pas trop quoi dire. T'es un peu perdu, un peu dans l'doute de tout avouer. T'as peur que si tu dis la vérité à Blaithin ça affecte votre relation et par conséquent la relation qu'elle a avec ton fils. Tu veux pas forcer ce petit gamin à avoir des problèmes psychologique. Parce que les traumas sur les enfants, ça mène souvent à ça, des problèmes affectif lorsqu'ils grandissent.  

"On part Sean." que tu dis en écrasant ta cigarette dans le cendrier posé sur cette table depuis peu. Tu te dis chaque jour que tu devrais le jeter pour quitter cette mauvaise habitude que tu as mais tu peux pas. Tu sais pas trop comment faire parce que au final, tu le veux sans le vouloir. Donc t'es là, tu fais comme si tu voulais arrêter de fumer, comme si tu voulais vraiment redevenir comme avant mais en fait tu sais pas si tu le veux. Tu peux pas redevenir celui que t'étais avant, tu peux pas redevenir le mec que t'étais avec ta femme pour la simple et bonne raison qu'elle est morte. Elle n'est plus là, elle s'est suicidé et tu t'dis que t'as ta part de responsabilité là dedans. Tu ne sais pas trop quoi en penser, de cette vie bien trop triste aujourd'hui, de cette vie d'homme seul. Alors tu souris à ces inconnues que tu croises dans la rue, tenant ton fils par la main et avançant en direction de chez Blaithin. Et tu fais comme si tout allait bien. Comme si, ce soir t'allais pas avouer des secrets.

Tu finis par arriver devant chez elle, tu tapes le code que tu connais peut être trop bien pour le peu de fois que tu viens ici et tu montes les escaliers pour arriver maintenant devant sa porte. Tu frappes doucement sur la porte, entendant des pas de l'autre coté, ton fils qui te regarde avant un grand sourire, super heureux de voir sa tante apparemment. Toi aussi t'es heureux, mais tu peux pas te permettre de le montrer, pas à ce point. Tu passerais pour un fou, probablement. "Bonsoir." que tu dis avec un faible sourire lorsque tu entends la porte s'ouvrir et tu la vois; cette femme si parfaite à tes yeux. Cette femme que tu aimes un peu trop; chose que tu ne caches pas assez.


| @BLAITHIN SOEIGE

tomorrow, tonight
feat. caem & blaithin

Elle n'est pas vraiment prête à recevoir son beau-frère et son neveu, Blaithin. Elle ne sait pas quoi faire, quoi mettre. C'est stupide. Ce n'est pas un rendez-vous galant, ce n'est même pas un truc important et pourtant, elle est toute seule dans sa chambre, en sous-vêtement, une robe d'été et un ensemble décontracté étendu sur son lit, à se demander comment elle va s'habiller. Elle est nerveuse, elle voudrait être jolie, mais l'idée même lui donne la nausée. Qu'est-ce que cela fait d'elle ? Vouloir être joli pour eux... pour lui en fait. Ce n'est pas sain. Et puis c'est prétentieux. Elle déteste être ce genre de filles pour qui un regard importe tant et pourtant, c'est exactement ce qu'elle est. Elle soupire, attrape la robe, la jette en boule dans son placard et regarde l'autre tenue. Elle regarde l'heure. Trop tard pour réfléchir à autre chose. Elle enfile donc le jean, le débardeur blanc à fine bretelle et décolleté léger et laisse ses cheveux court lâche. Elle décide de jouer la décontraction jusqu'au bout et ne met aucun bijou particulier, ses quelques bagues habituelles toujours sur ses doigts et rien d'autre.

Quelques minutes après, on frappe à la porte et Blaithin va ouvrir. Son cœur s'emballe à la simple vision de l'homme qui lui fait face. Elle affiche un doux sourire, évite de justesse le regard tendre et l'attitude de gamine devant un cadeau de Noël. « Salut » Elle évite de rougir, baisse les yeux et voit son neveu qui se précipite déjà pour attraper sa taille et se presser contre sa jambe. « Hey le plus beau ! », souffle la tante gaga, se penchant pour tendre les bras vers Sean. Elle le tire vers le haut pour un câlin, pousse un « ouf » à la dureté de l'action. « Oh mon dieu, mais depuis quand tu es devenu si grand et si musclé ! » Elle abandonne l'idée de le soulever plus que de quelques centimètres, l'enlace avec bonheur et posa un baiser sur sa joue quand elle le repose, manquant de rire face à l'air horrifié qu'il affiche. Les garçons de son âge détestent les bisous des filles, qu'importe que ladite fille soit votre tante... Peut-être même que c'est pire, en fait. « Entrez », qu'elle les invite, s'effaçant pour les laisser faire avant de refermer la porte. Une fois celle-ci close, elle reste là, se dandinant un peu sur ses pieds nus, hésitante une seconde sur la marche à suivre, avant de craquer et d'enlacer brièvement Caem. Elle n'y arrive jamais, à le saluer comme ça, avec un simple hochement de tête. Elle s'en voulait toujours un peu, surtout quand elle voyait le regard méfiant d'Aislinn, lorsqu'elle le faisait devant elle. Elle avait longtemps évité de le toucher, éviter même de le fréquenter, par peur de ses sentiments... Et puis Aislinn a commencé à ne pas aller bien et il l'a appelé au secours. Elle est venue, elle a aidé comme elle a pu et, inévitablement, elle s'est rapprochée de Caem et a commencé à avoir quelques gestes d'affection envers lui. Elle a commencé à aimer l'affection que lui pouvait lui porter et elle s'est sentit coupable. Coupable à en crever, chaque fois qu'elle voyait sa sœur avoir un regard un peu trop appuyé sur ses gestes. S'était-elle douté des sentiments que Blaithin nourrissait pour son beau-frère ? Elle ne l'a jamais vraiment su, n'a jamais osé aborder le sujet. Elle se disait que si elle en parlait, ce serait comme avouer. Alors elle s'est tut et comme Aislinn n'en a jamais rien dit, elle s'est presque convaincu qu'elle imaginait. Que ses pensées impures et sa culpabilité, lui faisait voir dans les yeux de sa sœur des suspicions qu'elle n'avait pas réellement.

Se détachant de Caem, elle glisse machinalement une mèche derrière son oreille, dégage son visage et avance un peu dans l'appartement, invite les deux à s'installer sur le canapé et file dans la cuisine chercher des verres et des boissons. « J'ai du coca pour toi, Sean, ça te va ? Et toi Caem, qu'est-ce que tu veux boire ? Le prospectus de la pizzeria est sur la table basse. Vous pouvez regarder ce que vous voulez. Ils livrent en quinze minutes et leurs pizzas sont vraiment bonnes. »

| @Caem Whyte

tomorrow tonight
feat. caem & blaithin

Encore et toujours la même histoire, encore et toujours la belle blonde avant tout. T'es vraiment paumé comme mec, tu peux pas dire le contraire, et d'ailleurs. C'est assez triste. Tu sais pas quoi faire de ta vie, de toi même. Tu caches la vérité à ton fils, depuis maintenant bien longtemps et tu sais pas si t'es capable de lui dire la vérité un jour. T'as bien trop peur, t'as bien trop honte en quelque sorte. Alors tu souris et tu dis rien. Tu préserves cette ange si innocent à tes yeux. Tu fais comme si la vie n'avait pas déjà été dur avec lui alors qu'il est très jeune. Tu agis comme si tu étais inconscient ou alors comme si rien n'était important. C'est ce à quoi tu dois ressembler de l’extérieur mais la réalité est toute autre. Si tu fais tout ça c'est pour lui, pour ton fils. Pour la seule personne qu'il te reste vraiment ici, dans ce monde de brute, dans ce monde finalement si sombre, si différent.

T'es monté avec ton fils, tu souris à la jeune blonde et tu dis pas grand chose. Tu lui souris quand tu vois qu'elle essaie de soulever ton fils, tu finis même par rire. Il a grandi, il a grossit, c'est ainsi que va la vie. Tu ne peux t’empêcher de rire parce que après tout, même toi des fois t'as du mal avec ce petit garnement. Tu rends son étreinte à Blaithin, tu l'avais vue hésiter mais tu voulais pas l’embêter alors, cette fois-ci t'as pas fait le premier pas. T'as pas osé te déplacer et la prendre dans tes bras, t'as attendu qu'elle le fasse. Parce qu'en réalité t'as peur d'être bien trop collant, bien trop chiant et bien trop étrange. Elle parle ensuite des boissons qu'elle a et tu regarde ton fils en souriant, les sucreries normalement faut faire attention mais bon l'gamin il savait qu'il allait mal manger en venant ici. Puis, faut dire que ça t'arrange de pas avoir à "essayer" de cuisiner ce soir. T'es pas le plus doué même si tu fais des efforts.

"Je te prendrais bien une bière." le classique, encore et toujours la bière. Tu t'dis qu'elle doit bien en avoir dans son frigo, tu t'imagines qu'après tout, vous avez ce point commun. Et puis, une bière ça ne te fera pas de mal. Toi et ton fils, vous êtes venue à pied donc vous risquez pas grand chose sur le trajet du retour et au pire, tu peux toujours payer un taxi. Aujourd'hui, c'est la vie que tu mènes, penser à ton fils, sa sécurité et non plus les soirées. Ça fait quelques temps déjà que tu es comme ça mais faut dire que maintenant, t'es vraiment seul. Elle te dit que le prospectus se trouve sur la table, alors ton premier réflexe c'est de crier le nom de ton fils. "Sean, choisis une pizza." Il vient en courant presque, tu lui donnes le dépliant ainsi que son coca. "Choisis quelque chose pendant qu'on discute et allume la télé un instant d'accord?" Tu veux pas le rejeter ton fils, tu l'aimes, et tu veux surtout pas qu'il soit seule mais tu veux parler, un instant avec elle. Puis de cette manière tu peux aborder le sujet et t'as toujours l'option d'aller vers ton fils. Tandis que si tu fais ça après manger, après le dessin animé, il sera déjà bien endormi et t'auras plus d'excuse pour partir ou changer de sujet.

"Alors comment tu vas?" une voix calme, une voix qui n'est pas forte; une voix couverte par les bruits de la télé et ton fils qui dit à voix haute chaque nom de pizza avec ses ingrédients. "J'veux dire, c'est compliqué pour tout le monde cette histoire. Mais elle t'as dit quelque chose avant..." t'espères tellement que non, tu pries pour que ça ne soit pas le cas. La honte, ta femme, la seule chose qu'elle aurait pu dire à Blaithin c'est qu'elle était persuadé que tu la trompait. Et ça, c'pas vraiment la meilleure chose. T'as un peu honte, faut le dire. Mais au fond, t'as jamais rien fait de mal, le plus honteux c'est qu'elle suspectait que cette femme soit Blaithin, au final ta femme avait bien compris que t'avais des sentiments pour la blonde mais elle s'imaginait tant d'autres choses que tu n'aurais jamais faite. Le plus drôle dans cette histoire, c'est que ta femme, elle, elle t'avait trompé il y a bien des années de cela. Et toi, t'as jamais rien dit, à personne. "Tu sais, à la fin elle était plus elle même. Elle l'était plus depuis longtemps. Elle n'était plus celle que j'avais connu mais j'continue à m'dire que j'aurais pu faire plus..." Les remords, la honte peut être? Ou l'acceptation?



| @BLAITHIN SOEIGE

tomorrow, tonight
feat. caem & blaithin

Elle sort deux deux bières, une Guinness pour lui et une Kilkenny pour elle. Elle va avoir besoin d'un peu de potion de courage ce soir, parce que comme toujours, elle a eu beau se convaincre qu'elle pourrait gérer une soirée en compagnie de son beau-frère et de son neveu, elle est frappée à quel point il est beau et à quel point elle a simplement envie de se glisser dans ses bras et d'oublier que le monde extérieur existe. Elle verse les deux boissons dans des verres et quand elle le voit s'approcher d'elle dans sa partie cuisine, elle oublie comment respirer. Il lui faut quelques secondes pour se souvenir de comment on fait et elle baisse les yeux en lui donnant son verre quand il lui demande comment elle va. Elle n'aime pas parler de ça, sauf avec lui. Il a mal. Autant qu'elle. Il la comprend et elle est sans doute une de ceux qui peuvent le mieux le comprendre. Et puis il n'est pas vraiment de sa famille. Une alliance. Elle se dit qu'elle à moins à s'effacer devant lui, qu'elle ne le veut pas de toute manière. Elle aimerait tant qu'il la voit. Elle n'utilise pas sa peine comme une arme pour cela, cependant. Encore et toujours l'éternelle Blaithin qui ne veut pas déranger. Mais avec lui, il est vrai, elle avoue plus facilement ses véritables sentiments, même si minimiser ses propres problèmes est toujours son mode de fonctionnement favori.

Alors quand il demande, elle hausse les épaules et frémit quand il lui demande si Aislinn avait pu lui dire quoi que ce soit. Elle ferme les yeux, ravale ses larmes et secoue la tête doucement. Elle n'a pas conscience qu'ils ne pensent pas à la même chose. Quand quand lui espère que sa femme n'a rien dit à sa sœur des soupçons qu'elle avait envers son mari, elle, elle pense au fait qu'elle n'a pas vu que sa sœur allait beaucoup plus mal qu'elle ne le disait. « Non, je... je suis tellement désolée... Je n'ai rien vu et elle ne m'a jamais rien dit qui me laisserait penser qu'elle pouvait... » Dire le mot est toujours difficile pour elle. Suicide. Elle a beau se le répéter encore et encore dans sa tête, comme pour essayer de comprendre, le mot lui arrache la langue chaque fois qu'elle essaye de le prononcer à voix haute. « J'aurais tellement dû voir que c'était à ce point je... Je veux dire, on se parlait de tout. Elle me racontait toutes ses joies et ses peines et... » Elle essaye de ne pas pleurer, de ne pas se sentir si mal d'avoir manqué quelque chose d'aussi important, mais tout ce qu'elle ressent, c'est l'horreur de la vérité et la culpabilité. Malgré tout ce qu'Aislinn pouvait lui dire, jamais elle ne lui a dit qu'elle se sentait mal à ce point. Ou alors elle ne l'a pas compris. Elle a beau essayer d'y repenser, Blaithin n'arrive pas à se souvenir d'un moment où elle aurait dû voir et comprendre et pourtant, elle était une des personnes les plus proches d'elle. Elle se déteste pour ça. Elle qui prenait toujours soin des autres. Elle n'avait pas pris soin de la personne qui comptait le plus.

Il essaye de comprendre, lui aussi, elle le sait. Ils ont passé les derniers mois à lutter pour elle contre la dépression et après ça, après qu'elle soit parti, tout leur temps à essayer de comprendre ce qu'ils avaient manqué. Et comme souvent, elle s'excuse de n'avoir pas vu et il en fait de même. Sentiments qu'ils partagent, tout en essayant toujours de rassurer l'autre. Ils se comprennent beaucoup trop bien, sans doute, mais c'est qu'ils ont vécu les choses un peu de la même façon, même si elle se doute que pour lui, c'est encore pire. Il était son mari, son amant, la personne qui passait le plus de temps au monde avec elle et il n'avait compris à quel point c'était grave que trop tard... Pourtant, elle la connaissait bien sa sœur, Blaithin. Elle savait comme Aislinn était douée pour ne montrer et ne dire que ce qu'elle voulait montrer et dire. Si elle n'avait pas voulu leur montrer, alors elle avait joué la comédie, tous les jours et toutes les nuits, pour que personne ne sache à quel point sa souffrance était importante.

Sa main se pose sur le bras de Caem et elle se fige, Blaithin, elle-même surprise par son audace et choqué par son geste, mais les mots sortent de sa bouche assez vite, sans qu'elle n'ait trop à réfléchir, vieux instincts de protections trop ancrés dans son ADN. « Hey... Arrête », qu'elle souffle, se rapprochant de façon imperceptible, tout son être tourné vers cet homme qui souffre d'une douleur qu'elle n'entend que trop. « Caerm tu ne... Tu as fait de ton mieux. Tu as fait tout ce que tu pouvais. Elle ne voulait pas qu'on sache qu'elle allait aussi mal et toi... Tu devais aussi t'occuper de Sean. C'est pas ta faute si elle n'a pas voulu partager ça avec toi et... Tu as fait tout ce que tu as pu. » Qu'il y a-t-il d'autre à dire. Il avait vraiment fait de son mieux et ça n'avait pas été suffisant. Il vivrait toujours avec cette idée, comme elle vivait avec la culpabilité. « Moi, je... J'aurais dû voir qu'elle mentait... Elle avait l'habitude de me raconter des cracs pour s'amuser quand on était plus jeune. Je savais voir quand elle me mentait depuis des années et je... Je n'ai rien vu. »

| @Caem Whyte

tomorrow tonight
feat. caem & blaithin

Pendant que toi t'essayais de lancer le sujet, ce sujet si douloureux, si compliqué t'as fini par accepter. Avec le temps t'arrives toujours pas à dire les mots et en plus de cela, t'as fini par juste éviter d'en parler. T'évites le sujet le plus que tu le peux, tu fais comme si elle n'avait rien fait. Comme si elle était juste partie parce que c'est bien plus simple que de dire qu'elle s'est suicidé non? Tu lances le sujet, t'essaie d'en parler avec Blaithin, t'essaie d'en savoir plus, de savoir où vous en êtes, ce que tu vas devenir, comment les choses vont avancer. Dans vos esprits du moins, histoire de savoir, comment vous allez finir, comment vous allez changer, psychologiquement. T'as toujours cet espoir, qui ne disparaît pas, celui qu'un jour tout ira mieux. Qu'un jour, tu serras capable de ne plus y penser, ou du moins y penser sans que cela ne soit douloureux. T'espères d'ailleurs que la même chose se produira du côté de la belle blonde, bien trop charmante, bien trop adorable et gentille pour devoir subir ça encore longtemps.

Tu l'entends, se sentir coupable, tu n'es donc pas le seul et faut dire que sincèrement, ça t'étonne pas. C'est souvent le cas dans ce genre de situation, chaque personne se sent coupable, tout le monde s'en veut. Tout le monde se demande pourquoi ça lui arrive à lui, pourquoi ça n'arrive pas à un autre. Et au final, ce genre de personne finissent par penser qu'en réalité c'est leur faute. "Merci" que tu dis faiblement en attrapant la bière. Tu l'écoutes, dire ce qu'elle ressent, dire ce qui brise ton cœur, sa douleur bien trop dure à porter, tu le sais, tu le ressens toi aussi. C'est triste à dire au fond, triste à accepter mais tu fais comme si c'était simple, tu le fais depuis bien trop longtemps. Puis t'as un sourire en coin, plutôt un sourire nerveux, elle parle du fait qu'elle devrait tout savoir de sa sœur et toi ça te fait rire parce que tu sais pas si elle sait vraiment tout. Tu penses pas, qu'elle soit au courant de chacune des choses qu'elle ait faite, de chacune des paroles qu'elle ai prononcé. T'es là, ton sourire narquois, ton sourire pleins de rage au final. Un sourire qui n'a rien à voir avec un sourire lié à la joie. Aujourd'hui, t'as plus peur. Avant, dire la vérité était bien trop risqué mais aujourd'hui? Elle ne peut plus rien faire.

"Tu sais, elle a fait et dit bien des choses ta sœur." Tu peux pas t’empêcher de penser à ton retour du boulot. Ces jours où toi tu charbonnais, tu faisais de ton mieux pour devenir flic, tu faisais tous pour avoir la meilleure vie avec elle. Et alors que tu rentrais d'une journée horrible tu l'as retrouvé avec un autre dans votre lit. Et d'ailleurs, t'as été assez con pour retourner avec elle. D'ailleurs, ce break personne ne l'avait remarqué, tout simplement parce que t'avais prétexté un déplacement, un stage ou une connerie dans le genre. "Puis j'peux pas dire que j'suis meilleur qu'elle; au final, j'ai fait exactement la même chose. J'ai fini par mentir pour la couvrir." inutile de trop en dire non plus. T'as honte alors tu vas pas étaler cette haine. Et ces secrets gardé depuis bien trop longtemps.

Tu sens sa main se poser sur ton bras des signes qui ne trompent pas mais toi t'y vois rien. Tu souris bêtement, tu fais comme si de rien était et tu l'attires vers toi, dans tes bras. Cette fois-ci ça n'a rien à voir avec une simple étreinte pour dire bonjour, tu montres des émotions plus profonde, là tu partages ce que tu ressens d'une certaine façon. Et peut être que tu devrais pas. Peut être que tu devrais t'éloigner, parce que tu vas finir par être inapproprié avec elle. Et ça, faut surtout pas. Pas avec elle, pas devant Sean, puis, qui te dit qu'elle veut la même chose que toi.

"Je sais pas trop ce que je ressens, j'veux dire, j'me sens coupable mais en même temps j'ai l'impression d'être délivré." un sentiment égoïste mais t'es enfin capable de le dire à voix haute. La belle blonde toujours dans ton étreinte, toujours entre tes bras. Et toi, tu chuchotes, tu parles doucement pour que l'innocence de ton fils ne disparaisse pas. Pour pas qu'elle s'envole comme tous les espoirs que t'avais autre fois.

"Tu sais... J'm'en veux de me sentir comme ça, mais comment dire... Vu comment elle était. Vu ce qu'elle avait fait, et bon, j'imagine qu'elle t'en avait parlé. j'me demande si c'est arrivé qu'une fois." Tu dis ça alors que t'en a pas la moindre idée, tu sais pas si elle était au courant ou pas tu sais pas non plus si elle veut le savoir. Peut être que tu devrais garder l'image qu'elle a de sa soeur. Elle a déjà assez de problème actuellement et toi t'es sur le point d'en rajouter encore. Mais tu vois pas son visage alors tu continues. Tu continues de parler un peu trop, tu devrais te taire, tu le sais très bien. "J'veux dire, elle m'a trompé avant que l'on soit marié, et elle osait m'dire que j'la trompais à la fin." Tu ferais mieux de te taire. La pauvre blonde, elle n'est peut être au courant de rien, peut être qu'elle ne veut pas savoir ou alors elle sait mais ne veut pas en parler.

Tu te détaches d'elle faiblement, te sentant con. T'as pas à lui dire tout ça, t'as pas à dégager toute ta pression sur cette pauvre fille. Elle mérite pas ça la pauvre blonde. "Désolée, j'devrais pas t'en parler. Au fond, ça t’intéresse surement pas d'parler de ça." un faible sourire, un faible regard. Tu sais pas quoi faire. Tu sais plus quoi dire non plus. T'es le mec perpétuellement perdu.

| @BLAITHIN SOEIGE

tomorrow, tonight
feat. caem & blaithin

Elle ne sait pas à quel moment l'ambiance à changer. La tension est palpable et la petite Blaithin, elle ne sait plus où se mettre. Elle a l'impression que c'est comme lorsqu'elle se faisait corriger par ses professeurs. Comme quand elle était sûre de savoir sa leçon et que tout d'un coup, on lui disait que non, elle n'avait rien compris. Il dit qu'elle n'était pas celle qu'elle connaissait. Il dit qu'elle a fait et dit des choses et d'un coup, c'est comme un coup dans le ventre. Aislinn était sa sœur, sa moitié, celle qu'elle admirait plus que tout. Parce qu'elle a jamais vu Blaithin. Elle a jamais vu que sa sœur n'était pas vraiment gentille avec elle, dans le fond. Elle n'a jamais vu qu'elle utilisait sa petite sœur comme faire valoir. Elle n'a pas vu, non plus, combien Aislinn aimait se pavaner devant elle, Caerm à son bras, signifiant bien qu'il lui appartenait. La blonde, elle a toujours vu l'amour dans les yeux de sa frangine, jamais la convoitise, jamais la jalousie, jamais les reproches. Elle n'a jamais vu que sa sœur, elle s'amusait à donner pleins de détails sur son couple, elle débordait d'affection devant elle, pour bien montrer que Caem était son copain, puis son mari et qu'elle, elle ne l'aurait jamais. Elle n'a jamais vu que sa sœur voulait qu'elle envie sa relation, son amoureux, qu'elle sente bien que c'était elle qui avait eu la chance d'avoir le garçon, à la fin. Blaithin, elle a toujours tout ignoré de la colère d'Aislinn, quand elle a vu que son petit jeu pas très sain l'avait dépassé. Quand elle a vu le regard tendre que Blaithin posait sur Caem et l'attirance du policier pour la blondinette. Elle n'a pas vu que ses rêveries sur son beau-frère n'était pas totalement passées inaperçues aux yeux de sa frangine et que si au début, elle avait adoré provoquer cela chez sa petite sœur, elle avait fini par détester que cela dure, que Blaithin ait de vraies sentiments et les taise. Parce que malgré tout, Blaithin, elle a toujours tu ses sentiments. Elle a enfermé son cœur dans une cage en elle et elle a respecté l'amour de Caem pour Aislinn et celui d'Aislinn pour Caem, convaincu que de toute manière, elle n'était que la petite sœur invisible, qu'on ne peut pas aimer comme ça.

Et elle veut savoir, Blaithin. Elle veut comprendre pourquoi il dit de telles choses et quelles sont ses choses que sa sœur a faites et qu'il a couvert. Elle veut comprendre pourquoi tout d'un coup il salit sa mémoire. Elle connaît trop bien le jeune homme pour penser une seconde qu'il puisse mentir, pour croire qu'il puisse vouloir faire du mal à sa sœur, à sa mémoire. Aislinn est morte et il n'a aucune raison de vouloir salir sa mémoire.

Et puis elle oubli tout, le temps d'une seconde, quand il l'attire dans ses bras. Elle enroule les siens autour de sa taille, pose maladroitement ses mains dans son dos et enfoui sa tête dans l'épaule du jeune homme. Son cœur s'emballe et elle se demande pendant une seconde s'il peut le sentir, alors qu'elle se détend contre lui, une légère tension toujours présente, trop inquiète de dépasser les limites de l'acceptable dans cette étreinte trop bienvenue. Et puis elle y pense, à ce qu'il vient de lui dire, à combien ce qu'il sous-entend est grave. Mais comme il dit, il est ''libre'' maintenant. Il ne doit rien, à personne. Il pourrait choisir de les quitter, de poursuivre sa vie de son côté, de refaire sa vie. Il pourrait leur enlever Sean et aucun d'eux, ni ses parents, ni elle, ne pourraient y faire quoi que ce soit. Alors s'il reste, s'il veut toujours être proche de sa belle-famille, il n'a aucun bénéfice à cracher sur la mémoire de sa femme. Alors pour Blaithin, s'il parle, c'est que c'est important. C'est que quelque part, il lui fait assez confiance, à elle, pour dévoiler quelque chose qui l'a marqué, dont il a besoin de se soulager, alors elle se mord la langue et attend qu'il développe, lui laissant le temps de formuler ses idées et de se déverser. Et dans le creux de son oreille, il murmure son secret et elle l'écoute, sans rien dire. Il n'a pas besoin qu'elle parle. Pas encore. Il a juste besoin qu'elle soit là. Elle le sait, elle le sent. Il déverse son cœur dans le secret de leur étreinte et elle est trop humble de cette confiance qu'il lui porte pour oser dire quoi que ce soit maintenant.

Elle fronce les sourcils devant l'énigme de ses mots, attends d'en entendre plus, pour mieux comprendre et enfin, il dit la chose : tromperie. Sa sœur avait trompé l'homme qu'elle était censée aimer et Caem pensait qu'elle était au courant. Elle se crispe, Blaithin, son corps devenant raide, ses doigts se crispant contre le dos du jeune homme. Le choc est brutal et les larmes jaillissent dans ses yeux sans qu'elle ne puisse les contrôler, sans savoir si elle pleure pour lui, pour ce qu'elle a fait ou pour la blessure que cela lui cause, à elle, qui l'a si longtemps aimé en secret sans jamais se dévoiler par respect pour sa sœur et son amour. L'image sans tâche de sa sœur, de leur couple, s'envole en éclat et Blaithin ne sait pas comment réagir à cela. Il doit le sentir (ou peut-être pas), mais il se détache doucement d'elle et s'excuse, se disant qu'elle ne veut peut-être rien en savoir. Une larme coule sur sa joue alors qu'elle le regarde et elle se dit que c'est mal, qu'elle devrait mieux se tenir, que son neveu est à quelques mètres à peine, en train de lire à voix haute les mots qu'il arrive à lire, inventant les autres et elle, sa tante, pleure dans les bras de son père. Pourtant, elle ne peut se résoudre à le lâcher et dans un sursaut d'un courage qu'elle ne savait même pas posséder, elle attrape son visage entre ses deux mains et capture son regard dans le sien, humide. « Arrête ça, okay ? », qu'elle dit, doucement pour ne pas attirer l'attention de son neveu, mais assez fermement pour que Caem ne l'ignore pas. « Je suis désolée je... Je ne savais pas... J'ignorais qu'elle... Elle me disait que tout était parfait, que tu étais un mari formidable et qu'elle était follement amoureuse... Jusqu'au bout, même avec tous ces problèmes, elle disait que tu étais sa bouée, son héros et que si tu n'étais pas là, elle n'arriverait pas à s'en sortir, je... » Elle soupire, ferme les yeux, secoue lentement la tête. « Je veux savoir. Je veux comprendre ce que tu as vécu », qu'elle dit, rouvrant les yeux. « Je veux savoir la vérité Caem... mais pas maintenant. » Elle glisse un regard vers son neveu, qui arrive à la fin du prospectus que la blonde connaît déjà trop. « On doit d'abord s'occuper de lui, lui offrir une bonne soirée et quand il se sera endormi, on parlera, d'accord ? » Elle s'étonne elle-même, parfois, de l'audace qu'elle a avec lui, elle qui a tant de mal à s'imposer.

Et elle se détache de lui, s'arrache à ses bras, cesse de le toucher, se retourne une seconde pour essuyer ses yeux larmoyants et attrapa son verre pour en avaler une bonne gorgée. Potion de courage. « Tu as choisi la pizza de tes rêves, Sean ? »

| @Caem Whyte