[FB] (reagan&khloe) Open your eyes, look up to the skies and see

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Février 2019
Le regard dans le vide, tu te perds dans tes pensées. Tu essayes de te souvenir mais rien. Ton dernier souvenir c'est cette soirée dans ses bras. C'est ton réveil au petit matin, lui partant dans un sens et toi dans l'autre. Tu ne te souviens même pas de ce que tu devais faire mais on te l'a raconté et depuis, tu essayes de combler le vide de ton esprit avec des indices en vain. Rien ne te reviens, ni le bateau, ni l'accident. Tu sais juste que tu as eu de la chance, que tu avais échapper à la mort sans le vouloir. Non pas une, mais deux fois. La première parce qu'on t'avait trouvé rapidement, errant dans la mer, quelqu'un avait vu ta chute et avait réagi. Tu avais eu de la chance et tu te disais déjà que tu devais le retrouver pour le remercier. Et puis, ta famille. C'était eux ta seconde chance, il avait cru en toi, cru en ta capacité à te battre face à une mort qu'on disait certaines. Tu te dis cela même si au fond, tu sais que c'est probablement ta mère qui n'avait pas réussi à te dire au revoir. A ce moment de ta vie, tu es bien loin de deviner ce que ton corps comateux avait été capable de faire, ce qu'il avait fait grandir en toi. Tu touchais une cicatrice en bas de ton ventre, relative à ton accident c'était ce qu'on t'avait dit. Et innocente et perdue comme tu l'étais, tu les avais crus sans poser plus de questions. Il faut dire que tu avais déjà tellement de questions, tu avais raté tellement de choses. Cinq ans. Les médecins t'avaient expliqué que tu avais raté cinq ans de ce monde, ça te paraissait être peu mais en même temps, c'était énorme. Ta soeur avait eu le temps de quitter le pays, certaines de tes amis devaient être mariés aujourd'hui. Cinq ans dont tu ne gardais aucun souvenir, comme un saut dans le temps. D'ailleurs, c'était ce que tu pensais avoir fait au début. Tu pensais être dans un rêve, vous savez ce genre de rêve qui ressemble tellement à la réalité qu'ils se confondent. Sauf que tu ne rêves, tu vis. Enfin, tu revis. Et surtout, tu as peur. Peur des changements du monde qui t'entourent, peur d'être encore plus perdu en découvrant la ville, les gens, le monde a tourné sans toi. Tu as même entendu parler d'un drame même si personne ne t'a parlé des détails. Personne ne te parle des détails sur quoique ce soit et ce statut de petite chose fragile t'agace un peu, tu dois l'avouer. Tu sors de tes pensées en entendant quelqu'un cogner contre ta porte. Tu lui indiques de rentrer et en croisant son regard tu sens une larme le long de ta joue.

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©crack in time

Son père l'avait appelé quelques jours plus tôt pour lui annoncer la nouvelle. Khloe était réveillée. Cinq ans que toute la famille O'Hara se soutenait face à cette épreuve, cinq ans que l'accident avait eu lieu et que sa cousine était tombée dans le coma. Ca avait été une série d'épreuves, de nouvelles difficiles et de décisions compliquées. Même si les O'Hara se soutenaient face aux difficultés de la vie, ils leur arrivaient d'être en désaccord, et le maintien de la vie de Khloe en avait été un. La peur qu'elle se réveille, et qu'elle ne soit plus la même. La peur qu'elle ne se réveille pas mais pour laquelle on pourrait faire le deuil. Chacun avait raison et tort à la fois. Reagan savait que c'était la décision de son oncle et de sa tante, alors elle gardait sous silence ce qu'elle pensait. Avec le temps les désaccords s'étaient estompés. La vie avait suivi son cour. Reagan allait régulièrement voir sa tante, prenant souvent des nouvelles de Khloe, du petit aussi qui avait grand en elle pendant les premiers mois de son coma. Puis cinq and plus tard, la voilà réveillée. Des années effacées, dont elle ne connaissait rien. Reagan savait que Khloe aurait besoin de sa famille plus que jamais. Et elle avait bien l'intention d'être là. Elle avait prévenu Brendan qu'elle allait à l'hôpital, directement après le travail et qu'elle ne savait pas à quelle heure elle rentrerait. Cinq ans sans parler à sa cousine, elle craignait d'anticiper, elle avait peur et en même temps ça lui avait tellement manqué. A l'hôpital, Reagan avait fait son chemin jusqu'à la chambre. Sa tante était dans le couloir, et semblait épuisée. Reagan discuta un moment avec elle, l'encourageant à rentrer chez elle et à se reposer pendant qu'elle prenait le relai. Une fois sa tante partie, elle frappa de petits coups à la porte pour avertir de son entrée. Elle entendit la voix douce et familière qu'elle n'avait pas entendu depuis des années. Son coeur se serra d'émotion en voyant son visage alors qu'elle poussait la porte. "Oh Khloé..." Son sourire s'élargit puis elle brisa la distance pour venir la prendre dans ses bras. "Alors toi... t'as toujours voulu devenir la Belle au bois dormant, je pensais pas que tu le ferais au premier degré." Reagan tentait un peu d'humour se souvenant des livres qu'elle lisait à ses cadets quand ils étaient enfants. Un dernier baiser sur sa joue, elle lui donna le sac qu'elle avait apporté avec elle. "Je t'ai apporté quelques petites choses." Des bricoles qu'elle aimait cinq ans auparavant, gâteaux, chocolats entre autre. "Alors? Comment tu te sens?"

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@reagan o'hara

Février 2019
Si la vie avait été un long fleuve tranquille durant tes années de sommeil, aujourd'hui ce n'était plus le cas. Aujourd'hui, tes yeux étaient grands ouverts face à un monde qui te semblait familier et inconnu à la fois. Enfin c'était l'impression que tu avais puisque la réalité c'était que tu te sentais prisonnière. Les murs de ta prison étaient blanc, tout comme tes draps, ta blouse ou encore le peu de décorations que tu vois. Une vie en blanc, tu étais persuadé que si tu avais ouvert les yeux au paradis, tout aurait été semblable. Tu n'as pas le droit de bouger, les médecins t'ont dit de ne pas tenter d'utiliser tes jambes qui après un si long sommeil ne savent plus te porter. Tu allais avoir des séances de kiné pour réapprendre cette chose aussi basique. Mais tu avais le droit de sortir, en théorie. Il suffisait qu'une infirmière t'apporte un fauteuil. Mais en pratique, tu n'avais pas encore vu le soleil ailleurs que derrière une vitre, ta mère voulait te protéger. Elle avait eu si peur que tu ne pouvais pas la contrariée même si tu en avais marre de cette chambre, marre de ce lit. Tu étais une femme de l'extérieur, depuis toujours tu n'étais pas le genre d'enfant qu'on enferme. Et aujourd'hui, plus que jamais tu as envie de sortir. Evidemment, il y a une part en toi qui a peur de l'extérieur, peur de voir ce que le monde est devenu. Tu sais que tu ne dois pas aller trop vite, que tu dois être patience, sauf que voilà, la patience n'a jamais été ton truc. Depuis toujours, tu étais la fille qui fonçait puis qui réalisait ses erreurs. Mais pas aujourd'hui, aujourd'hui, tu étais dans un lit et tu regardais ta mère remercier le seigneur pour ta présence. Tu l'as voyais lancé des regards noirs à chaque personne qui essayait de te parler d'autre chose que de la météo. Elle t'aime ta mère, tu le sais. Quand quelqu'un avait toqué contre la porte, c'était de la surprise qui était apparu sur ton visage puis l'émotion avait pris le dessus laissant une larme t'échapper et ton sourire grandir. Reagan était là. Tu savais qu'elle serait sincère avec toi tout en étant délicate. Tu essayais de te relever un peu à l'aide de tes bras pour pouvoir la serrer contre toi. Tu en avais besoin, vraiment besoin. « J'aurais tenté mais le prince charmant est trop long, j'en avais marre d'attendre » Tu avais apprécié sa remarque, elle était réconfortante et ça t'amusait de pouvoir jouer un peu avec ton propre drame. « Dis moi que le chocolat aux noisettes existent encore ! » Tu lui souriais tout en découvrant un sac rempli de toutes les choses que tu aimes. « Comment tu as fait pour passer la sécurité avec tout cela ? » Tu riais légèrement. « Parce que maman ne me laisse manger que des trucs sains et bio » Tu étais heureuse de l'avoir à tes côtés et tu ne pouvais pas te retenir de sourire. Puis la fameuse question était arrivée et si tu disais à tout le monde que tout allait pour le mieux. A Reagan, tu pouvais lui dire la vérité. « Perdu .. J'ai beau dire que tout va bien, j'ai raté 5 ans. C'est énorme, je n'arrive pas à me dire que tout à changer et dès que je veux savoir quelque chose sur quelqu'un ne serait-ce que si ca va, maman me répond que j'aurais le temps de m'inquiéter pour les autres plus tard, que le plus important c'est moi...»

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©crack in time

C'était étrange mais ça lui faisait beaucoup de bien d'entendre la voix de sa cousine. Il y avait eu des jours où beaucoup perdait espoir, et d'autres où ils y croyaient dur comme fer qu'elle se réveillerait. L'essentiel aujourd'hui c'était qu'elle était là, vivante, en bonne santé devant elle. Elle avait certes raté quelques années parmi eux, la famille O'Hara, et Reagan serait la pour la soutenir, pour l'aider à recoller les morceaux. Elle ne put retenir un sourire amusé à la remarque sur le prince charmant. Au moins, Khloe n'avait pas perdu son humour. Reagan avait entendu la famille murmurer des "il faut la ménager", et autres remarques de ce genre. Elle n'était pas nécessairement d'accord, et Khloe le lui prouvait bien avec son humour. "Après tout si on attend après les hommes pour faire quelque chose, on est mal barrées." Que ce soit en général ou chez les O'Hara, les femmes étaient indépendantes et n'attendaient pas l'accord d'un homme pour faire ce qu'elles voulaient. Non seulement elles étaient femmes mais elles étaient aussi irlandaises... "J'ai été discrète et convaincante pour qu'elle nous laisse toute seule. Je dirais qu'on a deux bonnes heures avant qu'elle ne revienne." Ajouta-t-elle non sans un petit rire. Elle adorait sa tante mais elle comprenait aussi qu'après cinq ans de coma elle risquait d'être un poids sur les épaules de Khloe qui n'avait pas besoin d'être surprotégée. "C'est normal que tu te sentes perdue, ma belle." Reagan posa une main réconfortante sur l'avant bras de sa cousine, affichant un sourire sincère. "Ta mère veut te ménager c'est normal aussi... Tu as raté beaucoup de choses..." Khloe le lui aurait dit si sa mère lui avait parlé du bébé, de cet enfant qui était né alors qu'elle était dans le coma... "Je ne suis pas nécessairement d'accord pour ne rien te dire, mais je voudrais pas me mettre la famille à dos." Répondit-elle non sans une pointe d'humour et de légèreté. "Tu as le droit à quelques questions si tu veux. Mais j'ai le droit à un joker." Un clin d'oeil, cette complicité revenait petit à petit, naturellement, entre elles.

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