dancing in the dark. (rory)

(défaite de famille - orelsan) walker. c'est un nom qui fait frémir quand on se retrouve face à l'immense tour de bureaux en plein coeur de la city. les lettres faites d'acier surplombe la tamise et on doit presque se tordre le coup pour pouvoir distinguer à qui appartient le monstre de verre. on parle de dynastie, d'un membre oublié de la famille royale, voire même de mafia. les walker c'est tout un mystère, c'est secret et c'est voulu. parce que si à la une des tabloïds tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, la réalité est toute autre, elle est sombre et sournoise. walker c'est la richesse, l'aristocratie à l'anglaise comme dans les plus belles années des tudors, c'est aussi tous les problèmes que ça engendre et derrière la belle peinture qui trône au milieu du salon, représentant les quatres membres de la famille, se cache des vérités bien plus sombres que ce qui est admissible. le paternel tout d'abord, roi des affaires et de l'infidélité. cela fait bien longtemps qu'on connaît son penchant pour les femmes qui ont l'âge de sa fille, celles qui sont corruptibles de part l'argent et la réputation, par les cadeaux ou un meilleur job. on ne sait pas si c'est pour faire face au naufrage de son mariage ou si c'est le fait de tout posséder et de plus désirer quoi que ce soit qui a poussé la matriarche à céder à la tentation des décontractants musculaires, ceux qui lui sont prescrits dans la plus grande illégalité par le médecin de famille. on la voit toujours donner de grandes réceptions dans des robes plus chères les unes que les autres, mais on sent bien que son âme s'est éteinte, il n'y a plus rien qui fait briller les yeux de madame walker, rien à part l'entente du prénom de son fils chéri. le plus grand, celui qui était destiné à reprendre l'empire, celui à qui on a tracé une vie sans prendre le temps de lui demander ce qu'il en pense. il était pas fait pour ça, pas fait pour les affaires et les dîners mondains. il était simple lui, il aimait la fête et la bière et soudainement la cravate nouée autour de son cou pour saluer quelques actionnaires ressemblait au noeud de la corde avant une exécution. la drogue a été là, telle mère, tel fils. mais il a pas tenu le choc, trop d'un coup. overdose et il n'en resta qu'une. rory. de genre féminin, donc par définition automatiquement privée du trône familial. celle a qui accorder de l'attention ne servait à rien, car chez les walker tout n'est qu'une question de profit. mais elle est décidée rory, à leur montrer, qu'elle est plus grande que tout ça, qu'elle sera bien plus grande qu'eux. (wasting my young years - london grammar) il y a oxford qui lui ouvre les bras, tout comme cambridge et c'est le droit qu'elle choisit, celui que son père tente d'éviter depuis si longtemps. elle sera avocate rory, la meilleure du pays, alors elle étudie encore et encore, au point de ne vivre que pour ça. jamais elle ne verra la folie étudiante un soir de fête, jamais elle n'ira danser dans les bars à boire de la bière bon marché. on l'a dit froide et sans coeur, que l'argent et la réputation royale de sa famille a fait d'elle ce qu'il y a de plus snob en ce bas monde. mais ils ne savent pas, ils ne savent pas à quel point ça compte pour elle d'être la meilleure, la meilleure de tous. à quel point ils ont eu tord de la sous-estimer de voir en son défunt frère l'héritier qu'il ne méritait même pas d'être. elle s'en sort remarquement, major de promo même, avec les plus hautes notes possible. elle n'est pas un génie rory, elle est une juste une travailleuse acharnée. et elle devient la plus jeune avocate du pays, elle commence à travailler dans un cabinet réputé, celui qui travaille contre celui que détient son père. elle est prête à tout rory, prête à le renverser, comme une punition pour le manque d'attention et d'intérêts. (sunset lover - petit biscuit) il est beau. son regard l'a capté directement. il est là dans le hall de son hôtel pourtant débraillé, loin de ses standards habituels. loin de ces mecs qu'elle rencontre, forcément en costume/cravate, portant une malette trop chère pour ne contenir que de simples papiers, toujours pressé, toujours prêt à dépenser pour ses beaux yeux sans qu'elle n'ait rien demander, elle déteste ça. lui il est beau, y'a une pureté qui se dégage de ses prunelles claires, quelque chose qui lui marque directement le coeur et alors il la regarde et elle sait pas ce qui se passe rory, y'a un truc qui se passe, qui lui retourne l'estomac. elle veut détourner le regard, mais elle n'est pas certaine de pouvoir, c'est magnétique, c'est magique. forcément il vient la voir, il tente quelque chose sans vraiment y croire et il a raison de ne pas y croire, car ça ne marche jamais avec elle. pourtant elle sourit. même après plus deux ans de relation, elle ne saura pas dire si c'est sa sincérité, sa gentillesse ou son regard qui l'ont poussée à lui proposer un verre. clive. elle en est tombée amoureuse comme ça, en moins de dix minutes il possédait ce qu'aucun n'avait réussi jusque là, son coeur. elle lui a fait confiance, elle a tout lâché avec lui, sa carapace de fille insaisissable, son sarcasme inébranlable ou sa froideur maussade. il lui a tout abandonner. pourtant c'est pas si simple, ça ne l'est jamais. (barcelona - ed sheeran) elle ne devait même pas y être à barcelone. les conférences c'est pas son truc à rory, comme si elle avait besoin d'en apprendre plus sur quelque chose qu'elle maîtrise déjà. alors forcément elle se retrouve au bar de son hôtel, se remémorant que la dernière fois qu'elle s'est retrouvée dans cette situation elle y a rencontré l'homme de sa vie. elle commande le premier verre de vin qu'elle voit à la carte avant qu'une voix ne l'arrête, lui en suggerant un autre. baisser cette carte pour se retrouver face à ces yeux verts a été la plus grosse erreur de sa vie. le souffle coupé face à une telle beauté, elle a oublié comment respirer rory et en quelques secondes les choses ont changées et clive oublié. lula. ça vient claquer contre son palais et jamais un mot n'a semblé si délicieux. elles parlent durant des heures. elle ne sait pas à quel moment elle est tombée amoureuse rory, après le troisième verre, le deuxième rêve énoncé ou le premier baiser. mais elle est tombée, durement, comme un enfant chute en vélo à son premier essai. elle lui a offert plus que son corps ce soir là. lula c'est sa perfection. la quitter dans le plus grand secret le lendemain a été bien plus difficile que ce qu'elle aurait aimé. tel père, telle fille, elle a à son tour son vilain petit secret. le sien ne comporte que quatre lettres, c'est simple pourtant. alors pourquoi cela rend les choses si compliquées. comment celle qu'on pensait sans coeur s'est retrouvée à aimer deux personnes si fort qu'elle préfererait se jeter sous un bus que de perdre leur attention. (coming home, acoustic version - sigma ft rita ora) six mois à wexford c'est long. mais elle l'aime trop. tellement qu'elle a abandonné sa patrie, son amour de pays. là voilà, la plus patriotique des anglaises débarquée en irlande. il n'y a que clive pour la pousser à faire ceci, clive et la culpabilité d'être devenue si faible pour quelqu'un d'autre, pour une autre. elle a le mal du pays rory, le mal de londres, le mal de l'accent si anglais. et puis elle déteste la bière rory, elle déteste les vastes plaines, préfère le bitume et la folie de londres. elle n'aime pas le vert rory. on la surnomme l'anglaise par ici, comme si même eux ne voulaient pas d'elle ici. elle ne peut pas leur en vouloir, chaque soir elle s'imagine retrouver son pays adoré. si prêt, pourtant si loin. ça la tue à petit feu rory de rester ici. elle ne partage pas la chaleur des irlandais, elle ne partage pas cet amour pour la famille, cet attachement à la petite ville. elle ne connaît pas tout ça. et elle sait qu'elle fait tâche dans le paysage et ça fait mal.