soleil couchant (elwyn)

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Le soleil déclinait doucement dans l’horizon, projetant ici et là quelques ombres orangées ou roses. Et toi, toi, tu marchais là, sur le bord d’une plage. Profitant simplement de cet air doux et frais glissant le long de ta peau. Ton visage. Cela ne faisait que quelques jours. Seulement, déjà. Que tu étais rentré. Et tu n’étais pas vraiment sorti. Contre-coup du voyage retour, tu étais resté fatigué. Trop. Mais, ça allait mieux. Mais, ça devait aller mieux. Oui. Alors, tu leur avais souri, dit que tout allait bien et, tu étais sorti. Pas longtemps, que tu leur avais promis. Juste une petite balade. Pour prendre l’air frais. Essayer de retrouver quelques couleurs sur ta peau devenue bien pâle depuis ton séjour sans soleil. T’arrêter et fermer les yeux. Rester là, planté les pieds dans le sable et, juste te laisser partir.

Respirer.

Cet air, cette vie. Qui enfin avait décidé de reprendre force dans ton corps. Tu l’espérais. Et, sursaut violent, rire brûlant manquant de glisser d’entre tes lèvres. Te baisser et lancer à l’aveugle tes chaussures plus loin. Pantalon retroussé aux genoux pour courir glisser tes pieds dans l’eau. Brûlure froide sur ta peau. Mais, si bonne. Oh oui. Tellement. Regarder le lointain, statique, là, au bord de l’eau, les remous mangeant tes mollets. Heureux d’être rentré. Souvenirs passés hantant ton esprit. Vouloir les revoir. Eux. Tu n’en avais pas eu encore l’occasion. Tu n’avais pas osé leur écrire. Parce que tu ne savais pas, Poppy. Quoi leur dire. Quoi faire. Tu ne pouvais tout simplement pas leur envoyer un - salut, ça fait longtemps.- Non, impossible. Parce que tu avais dû… Parce qu’ils avaient dû se poser tant de questions ?

Soupirer. Fermer les yeux. Ébouriffer tes cheveux. Mais, te figer. Sursauter presque. Parce que tu oubliais si souvent, qu’ils n’y en avaient plus. Enfin si, ils avaient repoussé. Mais, tellement moins qu’avant. Et tu ne savais même pas si tu allais les faire devenir plus longs à nouveau. Parce que ça t’avais fait si mal. Mal. De les voir tomber. Alors peut-être. Oué, peut-être que tu les laisserais assez court. Au cas où… Les mains qui se baissent, se glissent là, dans tes poches. Jusqu’à entendre du bruit. Sable qui bouge sous des pas. Oh. Parce qu’ici. Cette plage. C’était un peu la vôtre avant. Alors, peut-être...peut-être était-ce l’un d’eux. Te retourner pour regarder. Espoir et peur se battant dans ton cœur.

Jusqu’à l’apercevoir. Cette silhouette. Que tu pourrais reconnaître même dans la nuit. Parce que y a le cœur qui se sert, la gorge qui se noue. Merde. Parce que tu ne sais pas si tu es près pour le revoir lui. Lui. Qui a hanté tant de tes rêves adolescents. Mais, continuer de le regarder. Ne pas savoir quoi faire alors qu’il s’approche. Il ne t’a pas aperçu, tu penses. Hésiter. Oser. « Salut ? »

Il a changé.
Toi aussi, sûrement.

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soleil couchant
@poppy walsh
il se souvient, elwyn. de toutes ces fois à parcourir ce sable dans l'attente de leur retour. de croire que dans chaque navire, se cache l'un des leurs. d'espérer que derrière les touristes, se camoufle une silhouette familière. de se languir d'une lettre. de nouvelles. de vie. mais tous sans un regard en arrière, étaient partis. tous, sans lui. y avait plus d'espérance. juste la bile, la rancœur et le bruit sourd des vagues. seulement ça, et sa clope incandescente au bout du bec. jolie, jolie cigarette qu'est aujourd'hui son deuxième soleil. couchant?

dire qu'il y a quelques jours maintenant, il avait le triste honneur de revoir juliet. une chose est certaine: la demoiselle, il la déteste. d'être rentrée, la bouche en cœur. après des années! de manières dépourvues, d'empathie déchue. de s'être pointée au bas de sa porte come si la veille encore, ils avaient discuté de comment faire une mauvaise farce à galatée. en plus, y a d'autres rumeurs qui traînent. des mots qui brûlent plus que le sel sur les plaies. des vega, qu'on murmure ici et là. des poppy, dont on se réjouit. ragot villageois qu'elwyn n'entend pas. il se bouche les oreilles, se force à ne pas écouter. parce que maintenant, ça changerait quoi? de les croiser, eux aussi. les gamins de l'éternité, les rires d'antan qu'on croyait sacrés. ça servirait à quoi? ils ont tout cassé. y a plus que de la distance. et elwyn! le cabossé. il les veut hors de son île, loin. pas à sa portée, pas là où le cœur est attaqué de tous côtés. même les flots l'ont trahi, ont emporté l'être aimé. sait plus vers qui se tourner, sait plus comment gérer la cacophonie. alors il boit, il fume, il baise, il casse. il hurle, se bat. fait éclater les dernières particules de son existence... qu'il ne reste plus que l'errance. embrasée qu'elle est, sa déchéance.

il s'avance vers l'eau, juste un peu plus. pas assez pour entendre les cris de seamus en train de se noyer. pas assez pour l'imaginer. pas assez pour remarquer qui le fixe d'un air bien plus qu'étonné. "salut ?" la voix qu'a vu un fantôme, le ton pas très assuré. sourcils froncés, elwyn fait la gueule en se tournant ver l'espèce de sirène improvisé. il déteste être déranger, alors qu'il ne fait rien. ses yeux jaugent quelques secondes le garçon, jusqu'à celle de trop. celle où il imagine un sourire sur les lippes, celles où il ajoute des longueurs aux cheveux courts. celle où il se revoit en train de le bousculer en marchant, celle où il se sentait terriblement reconnaissant. de le connaître, simplement. une seconde figée, une seconde qu'elwyn ne peut pas appliquer maintenant. un pas en arrière, mécanisme de défense. ça se mélange dans sa tête, le passé et le présent s'alliant pour lui faire un majeur. "qu'est ce que tu fous là?!" méchant que s'échappent les mots. agressive qu'est la façon de le dire. jugeur qu'est le regard qui défile encore sur sa gueule. y a un rire jaune qui fuit des lèvres, à son tour. "putain, c'est une blague? vous avez décidé de faire une réunion du lycée ou quoi? c'est ça, c'est une blague. une putain de blague." sa main passe dans les cheveux, tentant de se refaire une contenance. tentative échouée, tentative ratée. au bord de l'eau. comme avant. terriblement comme avant.

code by exordium.

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@Elwyn Whelan

Tu sursautes, titubes. Pas en arrière qui manque de te faire tomber à l’eau. Mais, tu ne pouvais que sursauter à la morsure de ses mots. De son regard violent et de sa colère. Parce qu’à quoi tu t’attendais, Poppy ? À un sourire heureux. Non. Non, et t’es bien certain de l’avoir su. Parce que t’aurais sûrement eu ce même goût d’amertume dans la bouche. S'il était parti sans un mot. Mais, tu fronces quand même les sourcils à ses propos. Parce que tu ne sais pas, Poppy. Qu’ils sont tous partis. Tous. Pour l’abandonner, seul. Pour le laisser dans la nuit. Sans lumière. Non, ça, tu ne le sais pas. Alors, tu ne comprends pas tout. Pas tout. Mais, tu veux comprendre, lui demander. Tu ne veux plus, jamais, l’abandonner. Pourtant… Pourtant en cet instant précis, y a juste la peur. Le regret. Tu ne sais pas quoi faire.

Un pas en avant. Doucement, comme s’il était une bête traquée. Il a changé. Il est encore… Te mordre la lèvre et le regarder, de haut en bas. De bas en haut. Plus beau qu’avant. Mais, ça. Tu ne le lui diras pas. Jamais. Pas ce soir en tout cas. L’eau glisse à tes chevilles, mais, tu fais encore un pas en avant. Pour la laisser derrière toi, léchant avec difficulté tes talons. Pour t’approcher, t’accrocher. « Une réunion ? » Tu ne sais pas s’il va te répondre. S’il ne va pas juste fuir. Ou même te frapper. Parce qu’il y a la colère, ou même la haine dans son regard. Et ça te fait serrer la gorge que tu te demandes comment tu réussis à encore pouvoir parler. Déglutir difficilement. « Je me promène. Je...je suis rentré y a que quelques jours. Et, ça me manquait. » Le fixer. Merde, tu ne sais pas. Tu...Tout tourne dans ta tête. T’en as presque le vertige. Pas d’émotions trop fortes qu’ils avaient dit les docteurs. Tu crois bien que c’est loupé pour ce soir. Lorsque tu sens tes mains trembler dans les poches de ton jean. « Vous m’avez tous manqué. » Parce que tu ne sais pas, que le tous a juste explosé, éparpillé partout dans la vie. Parce que personne ne te l’a dit. Et sûrement pas tes parents qui te couvent comme un oisillon naissant.

Et tu sais, que tu devrais ajouter quelque chose d’autre. T’excuser ? Expliquer ? Mais veux-tu seulement expliquer pourquoi. Pourquoi tu n’as pas été capable d’envoyer, ne serait-ce qu’un texto. Pourquoi tes parents n’ont rien dit à personne non plus. Parce que comment le dire, Poppy. J’ai eu une leucémie. Je suis parti mourir. Je vais peut-être, encore. Mourir. Comment ?

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soleil couchant
@poppy walsh
pour l'un, le chasseur contre l'animal. pour l'autre, la bête blessée face à un traître à sa meute. situation d'incompréhensions mutuelles, causés par des non-dits cruels. "une réunion ?" que poppy demande, presque idiot. à faire semblant qu'il ne comprend pas ses mots bien trop clairs, ses intentions ravageuses. l'orage de yeux d'elwyn qui lui somme de dégager, de repartir là d'où il vient. loin! toujours loin! qu'il aille dans la mer, moïse traversant les eaux comme il sait si bien le faire. qu'il l'abandonne encore, toujours le mieux à faire. l'incarnation du laissé derrière, le peintre raté bon qu'à regarder le sable glisser. l'envie de lui foutre un coup qui picote ses phalanges, retenue par la séparation liquide. peut pas entrer dans l'eau. peut pas se confronter aux flots. pas déjà, pas comme ça. et surtout pas à cause de poppy. ce gars n'en vaut pas la peine, n'aura que la haine. "je me promène. je...je suis rentré y a que quelques jours. et, ça me manquait." éclat de rire, digne d'un méchant dans un piètre film. "ça te manquait? ça te manquait?" ils se fixent, peut-être que les regards tuent. ou qu'ils pourront mieux s'y lire que dans les phrases hésitantes d'une amitié désamorcée. mais voilà que le voyageur sans cœur fuit le regard, se tourne vers l'horizon. qu'il en retourne, qu'il y retourne putain! "vous m’avez tous manqué." "mais arrête. arrête de dire de la merde poppy." le prénom utilisé comme un couteau, qu'on crache au visage là où par le passé on l'usait avec tendresse. il voudrait lui faire ravaler ses mensonges, lui faire bouffer son hypocrisie. toujours dans les souhaits, qu'aucun dieu, génie ou ange gardien ne s'attarde à exaucé. l'abandonné, des amis, des amants et des cieux. d'un geste dégoûté, elwyn balance sa clope dans les grains, pour sortir de sa poche une petite fiole de whisky. besoin de se requinquer, car dans sa solitude la brûlure du liquide sait se faire ombre rassurante. deux gorgées, de quoi respirer. "t'es parti. vous êtes tous partis. très bien! merveilleux. mais fallait pas revenir. vous auriez du tous rester à baiser des espagnols, apprendre le chinois et faire vos études dieu sait où. on a refait nos vies avec galatée. ici. sans vous. et c'est pas plus mal comme ça tu vois. alors viens pas à dire qu'on t'a manqué ou je ne sais quelle connerie tu m'entends. redis ça, juste une fois. et je me retiendrais pas." parce qu'il avait trop mal pour en entendre davantage. trop de peine de se dire que jamais ses meilleurs amis ne rencontreraient seamus. qu'ils étaient arrivés trop tard même pour le consoler. trop tard, pour réparer les pots cassés de leurs mains enfantines. trop tard pour se pardonner.

code by exordium.

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@Elwyn Whelan

Tu ne comprends pas Poppy. Et peut-être que cela se voit sur ton visage. Ou pas. Mais, tu es interdit devant lui. Blessé, terrorisé des mots qu’il te crache à la figure. Te rendant muet. Tes mains continuant de trembler dans tes poches. Et pourtant. Pourtant, tu les sors. Pour, pour lui en tendre une ? Non. Juste pour les laisser pendre au bout de tes bras. Parce que t’as le regard hagard. Le regard blessé. Perdu. Oui, tout cela d’un coup. Et ton cœur bat trop fort, trop mal. Qu’as-tu fait. Poppy. Que c’est-il passé. Poppy. Sortir de l’eau. Vraiment, pour t’approcher. Pour, et tu voudrais vraiment, lui arracher cette flasque des mains. Et peu importe de sa colère, peu importe de ses menaces. Parce que tu n’en as rien à foutre. Parce qu’il n’a pas le droit de dire ça. Pas le droit de dire que tu ne peux pas…. Qu’il n’a pas pu te manquer. Parce que tu n’as pas cessé. Jour après jour. De penser à lui. Ancre dans la douleur. Ancre pour te retenir à la vie. Pour rester dans celle-ci. Ne pas repartir dans le noir trop profond de la mort. « Qu’est...qu’est-ce que tu racontes ?! Qui est parti ? » Parce que tu ne sais pas, Poppy. Parce que tu le pensais accompagné. Et non pas abandonné. Non.

Encore un pas. Pour t’arrêter à sa portée. Pour continuer de le fixer. Pour essayer de lui faire comprendre à quel point tu ne comprends pas. Que tu ne… Tu ne sais rien de tout ça. Et tu es perdu. Perdu de ses aveux et cris. De cette colère et dégoût. Parce que toi...toi… Fermer les yeux quelques secondes. Les rouvrirent pour le fixer. « Tu...tu peux pas dire ça. » Et te mordre la lèvre. Essayer de prendre ton courage. Pour affronter cet ouragan qu’est devenu Elwyn. Oui. « Tu m’as manqué. Vraiment. Tu... »

Mais tu ne sais pas. Putain. Tu ne sais pas. Parce que tout tourne trop vite. Tout se met en place dans ta tête. Et ça te brise plus que tout. De comprendre. Comprendre que tout a changé. Comprendre qu’il n’y a plus personne. Personne. Et te crisper de ses rires trop durs, trop jaunes. Tes mains se glissent violemment dans tes cheveux, ébouriffant au passage les quelques revenus sur ton crâne. Un pas en arrière. « Je... » Tu as envie de crier. « Je comprends pas putain ! » Et ta voix se hausse. Parce que peut-être est-ce la seule façon qu’elle l’atteigne vraiment. « Tu comprends pas putain ! Je pouvais pas….je...J’avais pas le choix Elwyn ! » Et pourtant, les mots restent bloqués dans ta gorge. Leucémie. Incapable de les prononcer. De peur de le briser, de l’inquiéter ? De tout foirer. Mais, y a t'il seulement encore quelque chose à foirer. Et tes yeux qui captent la fiole. Et le bras qui se lève avant même que la pensée ne te traverse. Main qui vole, cogne et envoie valser l’alcool un peu plus loin. Parce que tu ne peux pas. Supporter de le voir démolit. « Qu’est-ce que tu fou avec ça !? » Et tu cries comme lui crie. Là, seuls sous le coucher du soleil. Rose et orange berçant le début de la nuit. Beauté éclatante vous éclairant.

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